• Thibault Delavaud est un blogueur respecté dans le secteur du livre numérique et du petit monde des autoédités.

    Comme c’est un homme passionné, après lui avoir consacré une première interview au sujet de son travail d’auteur la semaine dernière, Auteurs Indépendants a ré-invité Thibault à s'exprimer au sujet du livre numérique et de l’avenir de l’auto-édition en France.

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    1.  Bonjour Thibault. Nous avons eu le plaisir de te découvrir en tant qu’auteur, mais c’est aujourd’hui au blogueur que nous voulons nous adresser ! Bien qu’on puisse lire en intitulé « Blog animé par Thibault Delavaud,  un auteur de science-fiction auto-édité qui raconte ses projets d’écriture et ses lectures », l’un des sujets que tu aimes aborder concerne l’autoédition. Qu’est-ce qui te passionne dans l’autoédition ?

     

    Bonjour Charlie et merci de m’accorder cette seconde interview. Lorsque j’ai fait la découverte de l’autoédition, j’ai eu le sentiment d’assister à l’essor de quelque chose qui allait profondément changer le monde du livre. L’autoédition donne une très grande liberté à l’auteur et place ce dernier au centre du jeu, en contact direct avec les lecteurs. Face à cette révolution, j’ai tout de suite « plongé dedans ». 

     

    2.  La majorité des autoédités considèrent l’autoédition comme une stratégie pour se constituer un lectorat. Mais l’autoédition a-t-elle vraiment un avenir en France, où elle souffre d’une très mauvaise réputation ?

    L’autoédition souffre d’une très mauvaise réputation. Cela est normal, il faut bien reconnaître que beaucoup de livres autoédités ne sont « pas au niveau ». C’est d’ailleurs le sujet d’un prochain article sur mon blog. Cependant, cela ne suffit pas à disqualifier l’autoédition, il existe des auteurs indépendants de talent, qui font un très bon travail. L’autoédition est indéniablement un moyen de se constituer un lectorat car le contact avec les lecteurs est direct et cela permet de créer des liens forts. Mais, car il y a un « mais » de taille, la condition nécessaire à cela est de beaucoup vendre, ce qui est très difficile. Concernant la situation en France, un des articles qui a rencontré le plus de succès sur mon blog est « Pourquoi l’autoédition ne décolle pas en France ? ». Je décrivais dans cet article que la culture française, élitiste, sacralisant les livres, accueillait très mal l’autoédition, contrairement à la mentalité américaine.  Je pense qu’elle se développera en France mais lentement.

     

    3.  Un de tes articles nous interroge sur une tendance qui semble se profiler à l’horizon :   l’auteur-entrepreneur est-il le futur de l’écrivain ?   Qu’est-ce qu’un auteur-entrepreneur, et est-ce que les auteurs sont « condamnés » à devenir des auteurs-entrepreneurs ?

    L’auteur-entrepreneur, c’est l’écrivain qui ne se contente plus d’écrire ses livres : il en assure le marketing, la communication et pour les auteurs indépendants, ils doivent réaliser la couverture, faire les corrections et les relectures… Il doit construire sa propre « plateforme » comme le dit Stéphanie Vecchione, un système cohérent où l’auteur définit son identité, interagit avec ses lecteurs tout en s’assurant de la bonne distribution de ses livres. C’est une liberté formidable, un vrai défi mais en même temps, cela traduit la très grande difficulté des auteurs, y compris ceux édités par des éditeurs traditionnels, à se faire connaître, à pouvoir exister. C’est également extrêmement chronophage… Ce n’est donc pas forcément une bonne nouvelle.

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    4.   Dans un autre de tes articles, tu écris que       l’auteur qui gagne sa vie par la vente de ses livres est un mythe      , ce que je confirme étant donné que 50 à 150 auteurs seulement, en France, vivraient de leurs publications. Qu’est-ce qui ne fonctionne pas dans le système en place actuellement ?

    Au risque de choquer, je ne pense pas qu’un auteur soit en droit de pouvoir vivre de ses écrits. S’il y parvient, tant mieux, s’il n’y parvient pas, tant pis et ce n’est pas une catastrophe. Auteur n’est pas un métier au sens où un auteur n’est pas un médecin, un avocat, un électricien ou un boulanger. Qu’un auteur perçoive des droits d’auteur et des revenus de la vente de ses livres, c’est tout à fait légitime et qu’on puisse se préoccuper de la précarisation des auteurs, de la baisse de leurs revenus l’est également car cela signifie qu’il y a une dégradation. Mais il n’y a jamais eu de « système » visant à pouvoir faire vivre les auteurs de leur plume. Le seul système qui existe pour pouvoir vivre de l’écriture, c’est vendre beaucoup de livres.

     

    5.  Beaucoup d’autoédités utilisent la gratuité de leurs ouvrages dans le but de se faire connaître. Que penses-tu de cette pratique ? Quels conseils pourras-tu leur donner ?

    En tant qu’outil promotionnel ou pour diffuser des textes très courts, le gratuit peut être intéressant. Cependant, je suis contre la gratuité en tant que finalité car je ne pense pas que cela soit bénéfique pour les auteurs indépendants. Cela étant, c’est un sujet très complexe, auquel j’ai consacré un nouvel article « La gratuité paie-t-elle ? » puisque mon dernier billet "Le mythe de la rémunération des auteurs" avait fait polémique sur ce sujet et qu’il me fallait approfondir la réflexion. Je ne jette pas la pierre aux auteurs qui utilisent la gratuité. Il y a des pour et des contre dans les deux camps. À chacun de se faire son opinion.

     

    6.   Tu sembles espérer beaucoup du développement du livre numérique. Comment vois-tu l’avenir du livre numérique, en France, au cours des prochaines années ?

    Même si la France est très attachée au papier (nous sommes le pays de la collection La Pléiade), le livre numérique va continuer à se développer. Peut-être moins qu’ailleurs compte tenu de la mentalité française. Le livre numérique ne remplacera jamais le livre papier, les deux cohabiteront en bonne intelligence.

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    7.  Enfin, que t’inspire la dématérialisation de notre savoir et parfois même de nos propres contacts (par le biais des réseaux sociaux) ? Est-ce que ce sont des pistes d’exploration pour l’auteur de science-fiction que tu es ?

    Je m’en réjouis car cela permet une diffusion plus grande du savoir et nous avons l’occasion de nouer plus facilement des contacts. Cependant, je pense que la dématérialisation ne doit pas se substituer au « monde réel ». Un ami Facebook ne remplacera jamais un vrai ami. Basculerons-nous un jour complètement dans un monde virtuel ? Je ne pense pas. Les mondes virtuels, les Facebook, Twitter etc. ne seront jamais qu’une illusion, l’ombre sur la paroi de la caverne. Ils produisent du contenu, certes, mais au final, le contenu n’est utilisable que dans le monde réel.

     

    Retrouvez Thibault Delavaud sur son blog :

    http://thibaultdelavaud.fr/
     

    Et aussi toutes les publications de Thibault Delavaud sur son site :

    http://thibault-delavaud.iggybook.com/fr/

     

    En savoir plus : Thibault Delavaud - Interview auteur - sur ce site !
     


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  • Thibault Delavaud est un blogueur respecté dans le secteur du livre numérique et du petit monde des autoédités.

    Comme c’est un homme passionné, qui a énormément de choses à dire, Auteurs Indépendants a choisi de lui consacrer deux interviews : la première au sujet de son travail d’auteur, et la seconde au sujet de son travail de blogueur.

     

    1.  Bonjour Thibault. Tu es un blogueur très influent dans le domaine de l’autoédition. Avant de parler de ton travail d’auteur, est-ce que tu peux nous en dire plus sur qui tu es exactement, et comment tu en es arrivé à t’autoéditer ?

     

    Bonjour Charlie, merci de m’accueillir. Pour me présenter en quelques mots, j’ai 28 ans, je suis marié, je vis à Paris et, au quotidien, je travaille pour la « World Company ». J’écris depuis mon adolescence et j’ai écrit les nouvelles aujourd’hui publiées lorsque j’étais étudiant, à savoir durant les années 2006-2010. Je les ai laissées dans mon tiroir (ou plus exactement, sur le disque dur de mon ordinateur) puis, en 2012, lors d’une émission de Capital sur M6, j’ai découvert l’autoédition et je me suis dit : « let’s go ».

     

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    2.  Peux-tu nous parler brièvement de ton univers, de tes inspirations et de tes différents livres publiés ?

    J’ai publié exclusivement des nouvelles de science-fiction et d’anticipation. Mon objectif était d’écrire des histoires divertissantes tout en offrant au lecteur une réflexion sur la science. Point d’extra-terrestres, de guerres galactiques et autres univers post-apocalyptiques dans mes nouvelles. Il s’agit de science-fiction « soft », abordable par tous, ancrée dans un univers assez proche du nôtre. Durant l’écriture de mes nouvelles, je me suis inspiré d’Isaac Asimov, de Philip K. Dick et Dan Simmons, des auteurs que j’ai découverts adolescent.

     

    3.  À partir de quel âge as-tu commencé à ressentir l’envie ou le besoin d’écrire ? Qu’est-ce qui te plaît précisément dans la science-fiction ?

    J’ai toujours beaucoup lu, à la fois des grands classiques de la littérature mais aussi des biographies, des romans historiques et de la science-fiction bien sûr. J’ai commencé à écrire vers mes 13-14 ans, j’écrivais un journal intime et j’inventais des histoires qu’il me fallait coucher sur le papier.  Ce que j’apprécie beaucoup avec la science-fiction, c’est à la fois la liberté que procure ce genre littéraire et les supports de réflexion qu’elle propose. La simple description de l’univers dans un récit de science-fiction est une réflexion est soi sur l’avenir.  

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    4.  Dans Eden, tu nous emportes avec toi visiter notre monde au XXVème siècle. La Terre est totalement recouverte d’une atmosphère opaque à cause de la pollution, et la nature telle que nous la connaissons encore aujourd’hui n’existe plus que dans de quelques réserves africaines. Est-ce que tu peux nous en parler, et est-ce que le monde d’aujourd’hui te semble déjà se diriger vers un tel avenir ? Que vont trouver les hommes sur la planète Eden ?

    Eden soulève des questions sur l’écologie, la surpopulation, l’urbanisation mais elle traite surtout du combat entre la science et la religion. Je n’ai pas cherché à prédire l’avenir, j’ai simplement exploré une piste. Qu’importe la direction que prend la planète Terre, le principal enjeu pour l’avenir est selon moi l’affrontement très vif entre les différentes idéologies auquel on assiste depuis le début des années 90. D’un côté, la technologie et la science font d’immenses progrès et sont salués par beaucoup et, de l’autre, elles sont craintes et rejetées. On assiste également à un spectaculaire retour des religions, des fanatismes, de la guerre, des particularismes identitaires, partout dans le monde. Enfin, la démocratie et le capitalisme connaissent des crises, générant son lot d’interrogations et de mutations violentes.

    En ce sens, Eden apparaît comme un paradis fantasmé : chacun y projette ce qu’il y souhaite. Pour les scientifiques, elle est un trésor, un sujet d’expérimentation, pour les Créationnistes, une planète sacrée sur laquelle il est possible de donner à l’humanité une deuxième chance. Je me demande ce qu’elle représente pour le lecteur…

     

    5.  Quels sont tes auteurs de prédilection, et est-ce que l’on peut dire qu’un auteur de science-fiction est en quelque sorte un lanceur d’alertes ?

    J’ai beaucoup d’affection pour Asimov, Dick mais aussi pour Frank Herbert, l’auteur de Dune. Après il faut reconnaître que certains de leurs livres ont vieilli et ils ne sont pas tous bien écrits. C’est surtout la puissance de leur imagination qui m’a fasciné chez eux. Parmi les écrivains contemporains, hormis Dan Simmons, je dois reconnaître que je suis déçu et qu’il n’existe à mon sens pas de « grand auteur » de SF.

    Le mot « lanceur d’alertes » est trop fort selon moi. En revanche, un auteur de SF peut mettre en garde le lecteur contre certains phénomènes et dangereuses évolutions, comme Orwell ou Bradbury l’ont fait.  Je pense que son rôle principal est de, modestement, faire réfléchir le lecteur, l’amener à s’interroger et remettre en cause ses certitudes.

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    6.   Quel regard portes-tu sur notre monde actuel ?

    Je pense que, par certains aspects, le monde d’hier était mieux que celui d’aujourd’hui et que sur d’autres, le monde d’aujourd’hui est bien meilleur que celui d’hier. J’espère que demain sera meilleur qu’aujourd’hui.

     

    7.   Que penses-tu de la différenciation systématique entre "auteur auto-édité" et "auteur tout court" ? Un auteur, c’est quoi, pour toi ?

    Il y a évidemment une différence dans le sens où un auteur autoédité et un auteur édité par une maison d’édition ne sont pas comparables : leurs démarches sont différentes. Cependant, j’incite grandement les auteurs autoédités à valoriser leur identité propre d’auteur, pas d’auteur indépendant. Si un auteur présente son œuvre, fait grandir son lectorat et communique intelligemment avec ses lecteurs, ces derniers se ficheront de savoir s’il est édité par une maison d’édition ou autoédité.

     

    8.   Et enfin, si tu souhaites en parler et que ce n’est pas prématuré pour toi, quels sont tes projets en cours et futurs en tant qu’auteur ?

    J’ai débuté il y a quelques mois l’écriture d’une nouvelle de SF, intitulée Chronos (titre provisoire). Cependant, j’ai beaucoup de mal à trouver le temps pour écrire et je bute sur la narration et certains aspects du récit. J’ai donc encore beaucoup de travail ! À plus long terme, j’écrirai dans d’autres genres, d’autres formats et pourquoi pas proposer des manuscrits à des maisons d’édition ? L’autoédition et le numérique sont très bien adaptés pour les nouvelles de science-fiction donc tant que j’écrirai de la SF, je passerai par l’autoédition.

     

    Merci Thibault. Nous te retrouverons le 26 mai prochain, pour une deuxième interview consacrée à ton travail de blogueur, et dans laquelle tu auras l'occasion de t'exprimer au sujet du livre numérique et de l’avenir de l’auto-édition en France.

     

    Retrouvez Thibault Delavaud sur son blog :

    http://thibaultdelavaud.fr/

    Et également toutes ses publications sur son site d’auteur :

    http://thibault-delavaud.iggybook.com/fr/

     

    En savoir plus sur Eden :

    https://www.youtube.com/watch?v=GLWKRarmoVU

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    Retrouvez aussi Thibault interviewé par Chris Simon :

    https://lebaiserdelamouche.wordpress.com/2013/10/06/pourquoi-en-numerique-un-entretien-avec-thibault-dalavaud/


    Thibault Delavaud Page Facebook Auteur :

    https://fr-ca.facebook.com/delavaudthibault
     

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  • Aurélie Valognes est l’auteure de Mémé dans les orties, un premier roman auto-édité sur Kindle Direct Publishing en Juillet 2014, et qui a littéralement cartonné au point que les éditions Michel Lafon l’intègrent à leur catalogue à partir du 15 mai prochain.

     

    1)   Bonjour Aurélie. Le succès que tu as eu est exceptionnel en France. Peux-tu nous raconter comment tu en es arrivée à publier ton premier roman sur Kindle Direct Publishing d’Amazon ? As-tu d’abord envoyé ton manuscrit à des éditeurs ? As-tu publié au format numérique ? Au format papier ?…

     

    Bonjour Charlie. Je suis ravie de te rencontrer à nouveau  et te remercie de me donner l’opportunité de partager mon expérience d’auteur indé. J’apprécie tes efforts pour aider notre communauté et faire avancer les choses.

     

    Mon chemin a croisé celui de l’autoédition tout à fait par hasard, et cela est encore plus vrai quant au choix de KDP (Kindle Direct Publishing d’Amazon). Quand j’ai achevé mon premier roman (NDLR Mémé dans les orties), j’étais pleine de doutes et effrayée à l’idée de recevoir une réponse négative des maisons d’édition traditionnelles. Mes proches m’affirmaient que le roman leurs plaisait mais j’étais persuadée qu’ils me disaient cela uniquement pour me faire plaisir. Il me fallait donc un avis neutre, franc, sans filet. La seule idée qui m’est venue : le mettre en ligne pour le faire lire à des inconnus. J’avais vu sur Internet qu’il existait quelques grands noms comme Amazon et la Fnac, je me suis tournée vers KDP d’Amazon car ils proposaient à la fois le format ebook et aussi papier. Mon premier essai sur la plateforme KDP a été le bon et sans l’avoir prémédité Mémé dans les orties était publié le 15 Juillet dernier sur KDP, en ebook (et quelques jours plus tard en version broché via CreateSpace).

     

    COUV MDLO Michel Lafon Final May15

     

    2)   De quoi parle ton roman ?

     

    Mémé dans les orties suit les aventures rocambolesques de Ferdinand, un vieux monsieur acariâtre (une espèce de Tatie Danielle, comme disent certains lecteurs) qui, pour tromper sa solitude, passe ses journées à préparer les pires crasses possibles contre ses voisines. Jusqu’au jour où il fait la rencontre d’une fillette précoce, Juliette, et d’une mamie geek, Béatrice, qui vont littéralement forcer sa porte et lui faire prendre goût à la vie. Plus qu’un livre humoristique, mon intention avec ce roman était de tirer une sonnette d’alarme chez chacun de nous afin de se poser une question simple : quel type de personne voulons-nous être demain ? Celui qui s’interdit de vivre dans le présent, ressasse les regrets du passé et dont l’aigreur fait fuir tout le monde ? Ou une personne qui, même âgée, reste curieuse et ouverte sur le monde qui change, pour qui chaque jour est une chance d’apprendre de nouvelles choses et de ressentir des émotions qui nous font dire que chaque jour vaut la peine d’être vécu ? Juliette, le personnage déclencheur du roman, ne s’invite pas aussi facilement dans « la vraie vie ». C’est notre responsabilité de travailler sur soi chaque jour pour faire pencher la balance du côté du bonheur.

     

     

    3)   Quand t’est venue l’idée de cet excellent titre Mémé dans les orties ? Est-ce qu’il s’est imposé comme une évidence au cours de ton travail d’écriture, l’avais-tu dès le départ, ou a-t-il été le fruit d’une longue réflexion une fois le manuscrit terminé ?

     

    Le titre Mémé dans les orties est arrivé assez tard. Le roman était fini et j’en étais encore à penser l’envoyer à des maisons d’édition. Pour aider la lecture transversale du manuscrit, l’idée m’est venue d’utiliser une expression vieillotte pour chaque chapitre. Quand le fameux « Il ne faut pas pousser mémé dans les orties » cherchait son chapitre idéal, la meilleure place s’est imposée à moi : sur la couverture, en titre. On n’est pas passé loin d’avoir un titre beaucoup moins évocateur J. Aujourd’hui, je suis vraiment contente de ce titre car il donne aussi une profondeur au roman, une espèce de deuxième couche (comme diraient certains), qui défend l’idée que ce n’est pas parce que l’on est grands-parents que l’on doit se « mémériser ». À soixante ans, on a encore toute la vie devant soi pour être une super mamie connectée avec son époque (#mamieconnectee). Les Mémés d’avant sont vraiment tombées dans les orties !

     

     

    4)   L’auto-édition a été un véritable tremplin, pour toi. Très vite, j’imagine que ton livre a commencé à se propager en dehors de ton cercle de connaissances. Comment as-tu vécu cette période, et qu’as-tu fait de particulier, en dehors d’avoir écrit un bon livre (ce qui n’est évidemment pas négligeable !), pour faire connaître ton livre au tout début ?

     

    C’est en allant au Salon du Livre que j’ai pris conscience du parcours extraordinaire de Mémé dans les orties. Il y a des milliers d’auteurs autoédités qui ont écrit des romans excellents et qui n’ont pas encore eu la même visibilité que moi. J’ai du mal à expliquer comment mon premier roman est passé d’un simple ebook parmi les millions proposés sur Amazon.fr à la première marche du top 100. J’ai fait les mêmes erreurs de débutant (càd les coquilles et autres fautes d’orthographe laissées malgré les multiples relectures) et j’ai été directement sanctionnée par des commentaires implacables et justifiés des lecteurs (j’en suis au moins à la version 16 de mon roman, et hier encore une lectrice me retrouvait des fautes de français. Ce qui ne devrait plus être le cas à partir de maintenant puisque la dernière version est celle retravaillée et corrigée avec les éditions Michel Lafon). Mon conseil est de continuer l’effort même après tout le soin que l’on a déjà apporté au texte. Il faut mettre une attention particulière à la qualité de la couverture, du titre et du résumé du roman : tout ce qui fait que l’on attire l’attention et donne envie de lire.

     

    photo Aurelie Valognes

     

    5)   Que penses-tu de l’auto-édition ? Quels en sont les avantages et les inconvénients d’après toi ?

     

    Je ne peux dire que du bien de mon expérience d’autoédition. Maintenant que mon livre a trouvé un éditeur traditionnel, dont je suis très satisfaite, je suis plus à même de pouvoir avoir le recul nécessaire et comparer les deux approches. Si l’autoédition apporte une complète liberté, une maitrise, une rapidité, le revers de la médaille est la grande solitude, l’inexpérience et la sensation de ne pas donner toutes les chances à son « bébé » si l’on n’atteint pas l’objectif ultime, le proposer en librairies.

     

     

    6)   D’après les résultats de mon enquête auprès des auto-édités, un quart d’entre eux auraient un éditeur en parallèle. En ce qui te concerne, est-ce que tu penses renouveler l’expérience de l’auto-édition pour d’autres projets, maintenant que tu as trouvé un éditeur ?

     

    Aujourd’hui j’ai eu la chance de vivre le meilleur des deux mondes. Pour mon second roman, je me suis gardée la liberté de pouvoir choisir, en fonction de l’expérience que j’aurais eu sur mon premier roman. Et pour le moment, ce qui compte le plus pour moi, ce n’est pas tellement sous quelle forme va sortir ce nouveau projet, mais plus finir d’écrire un second roman de qualité pour confirmer que le succès de Mémé dans les orties n’était pas que de la chance. :-)

     

     

    7)   La question que tout le monde se pose, justement : où en es-tu dans cette écriture ?

     

    LA question ! Je ne sais pas si tout le monde se la pose, mais en tout cas, c’est mon objectif du moment. Il reste beaucoup à faire pour continuer à soutenir Mémé dans son aventure française en librairie et ses conquêtes en terres anglophones pour Décembre, mais je garde mon attention et ma priorité sur ce deuxième roman. Ce serait mentir que de dire que je ne ressens pas une pression que je ne m’étais jamais mise pour le premier livre. Une peur de décevoir ou de ne pas être à la hauteur. Aujourd’hui, je me focalise sur ce que je maitrise : mon texte. Il s’agit d’une toute nouvelle histoire. Je suis satisfaite de l’intrigue, de mes personnages et des rebondissements. J’ai gardé l’humanité et l’humour de Mémé, maintenant,  y’a plus qu’à le finir :-) Objectif : dans les mains des lecteurs pour la première moitié 2016.

     

     

    8)   Et enfin, si je te demande de nous écrire quelques lignes pour nous décrire tes pensées quand paraitra Mémé dans les orties dans toutes les librairies de France, ce vendredi 15 mai 2015, est-ce que tu acceptes, ou est-ce que tu en profites justement pour me faire comprendre qu’il ne faut pas « pousser mémé dans les orties » ?

     

    Belle question ! On ne me l’a jamais posée. Je te répondrai ce que ma grand-mère me dit quand je stresse pour le lancement en librairie le 15 mai :

    « Il ne faut pas te mettre la rate au court-bouillon, ma petite. Tu as peur ? C’est l’hôpital qui se moque de la charité ! Il n’y a pas de raison que cela tourne au vinaigre ! Il y a plus de 25,000 péquins qui ont lu ton premier roman, et tu as amélioré le texte grâce à leurs avis ! Bien sûr que ça va cartonner du tonnerre ! Les lecteurs, tu vas les faire tomber comme des mouches, et les libraires, ils vont mieux te recevoir que le Pape. Et puis maintenant, qu’est-ce que tu veux faire ? Alea jacta est !!! (NDLR Le sort en est jeté)».  Moi, je croise les doigts quand même… Merci beaucoup Charlie et à bientôt !!!

     

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    En savoir plus :
    Article de Rue89, « En passant par Amazon, votre premier roman a toutes les chances de cartonner. »

    Page Facebook Auteur :
    https://www.facebook.com/aurelievalognesauteur

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