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    émoire se rappeler souvenirs réminescences oubli oublier passé

    [article précédent ici]

     

    — De quelles dates te souviens-tu, alors ? 

    — Ben … Je ne sais pas … Un certain 15 avril, par exemple … 

    — Que s’est-il passé, durant ce certain 15 avril ? 

    — Mon premier grand chagrin d’amour. 

    — C’est un souvenir négatif, donc ? 

    — Négatif et nostalgique en même temps, car c’est la date qui symbolise complètement ce premier amour. 

    — Que s’est-il passé ? 

    — Ben … Rien. Voilà justement tout ce qui s’est passé : rien ! S’il s’était passé quelque chose, je n’aurais sans doute pas eu de chagrin, voyez-vous ? 

    — Pourquoi ne s’est-il rien passé ? 

    — Parce que j’ai été un peu long à réagir que c’était à moi de réagir ! 

    — En gros, tu n’as pas su dire ce que tu avais à dire, c’est ça ? 

    — J’ai essayé, mais j’y suis peut-être allé avec un peu trop d’hésitation, un peu à demi-mot … 

    — Quand on aime grandement, c’est une chose à éviter, les demis mots ! 

    — J’étais jeune, c’était la première fois … 

    — Va pour cet incident de jeunesse. Je n’en tiendrai pas compte pour la suite. Donne-moi donc d’autres dates qui t’ont marqué. 

    — D’autres dates ? 

    — Tu n’as pas d’autres dates qui t’ont paru importantes ? 

    — Ben … Comme ça, non … Je ne vois pas … 

    — Tu ne vois pas ? 

    — Non. A part ce 15 avril … Je ne sais pas, moi. La date de l’obtention de mon baccalauréat ? De mon permis de voiture ? Le jour de mes dix-huit ans ? Je ne sais pas, moi ! Ces événements ont été importants, mais les dates, par contre … Vous savez, je ne suis pas très « dates », moi. Déjà le jour de mon mariage, j’ai du mal à m’en rappeler, alors … 

    — C’est pas une date importante, ça, le jour de ton mariage ? 

    — C’est une date importante pour ma femme, mais pour moi, ce qui est important, c’est le mariage en lui-même. Après tout, la date, on s’en moque, non ? On aurait pu se marier une semaine avant, une semaine après … Qu’est-ce que ça aurait changé, après tout ? 

    — Pas de date marquante, donc ? 

    — Ah, si ! Une date pleine de bonheur : le jour de naissance de ma fille, le premier avril 2004 ! 

    — Content de constater que tu retrouves enfin tes esprits ! 

    — Je cherchais quelque chose de plus sombre … Vous m’auriez dit « une date pleine de joie », j’aurais tout de suite tilté, mais là … 

    — Quelque chose de plus sombre, disais-tu ? Quelle chose, par exemple ? 

    — Je ne sais pas ! Je ne vois pas ! Je n’ai peut-être pas eu une vie si triste, au final … 

    — Si triste, non ! Mais pour que d’emblée, tu t’orientes vers une date plus sombre, c’est que ton inconscient t’y a poussé : donc, réfléchissons un peu … Quelle date pourrait t’être mémorable ? Le jour de ton arrivée ici ? Ah ! Suis-je bête ! Voilà quelque chose que tu ignores complètement ! Quelle date, donc ? 

    — Je ne vois pas. 

    — Tu crois donc encore que tu peux me cacher les vraies pensées de ton âme ? 

     

     

    [à suivre ICI pour Acte II article 4]

      

     

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