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    On m’a puni.<o:p></o:p>

    Ils se sont tous ligués contre moi. Ça les a pris sur un coup de tête, une conversation qui a dû s’envenimer, déborder, puis dégénérer. Comme je n’étais pas là pour me défendre, je suis arrivé au travail avec une étiquette de « coupable désigné » qui m’attendait sur le bureau.<o:p></o:p>

    J’aurais dû m’en douter.<o:p></o:p>

    Ces salauds étaient jaloux, c’était évident. Les petites remarques allaient bon train, ces derniers temps. Mais je n’y prêtais guère attention, me disant que c’était une petite lubie qui allait leur passer, que de vouloir s’imaginer des trucs sur mon compte. Les collègues, c’est gentil, je me disais, dans ma petite tête relationnelle qui se met sur off dès que je passe la porte du bureau … Les collègues, ça n’a d’animosité pour toi que si tu veux leur piquer leur place …<o:p></o:p>

    Eh ben non !<o:p></o:p>

    Les collègues, c’est aussi des gens comme tout le monde, comme tes voisins, tes amis, tes parents, tes frangins, tes frangines, tes enfants … Bref. Des gens comme toi et moi, qui, parfois, au lieu de voir tout le bonheur qu’ils ont à pouvoir rester à leur place, ne voient plus que cette chose bien sympathique que l’autre possède et que eux n’ont pas !<o:p></o:p>

    Ça devient une obsession, un truc qui les empêche de dormir, un souci monstre qui les empêche de travailler.<o:p></o:p>

    Résultat : ils en parlent au patron, et voilà ! … On entre dans le processus psychiatrique traditionnel qui consiste à passer de la souffrance à la défense, de la défense à la projection, de la projection à l’accusation, et de l’accusation à la sanction ! En clair, ça les empêche de travailler, ils ont peur qu’on leur reproche leur baisse de rendement au travail, ils projettent cette angoisse sur l’objet de leur convoitise, accusent cet objet d’être perturbé dans son travail, et finalement exigent qu’on le sanctionne en lui supprimant la cause de tout ce chamboulement hormonal, psychique et collectif !<o:p></o:p>

    Voyons … Comment définir cela en un seul mot ? …<o:p></o:p>

    La jalousie ! Voilà ! Vous avez trouvé le mot juste ! Ça s’appelle de la jalousie, vous avez raison, et il n’y a pas grand-chose à faire pour empêcher les gens d’être jaloux puisque la jalousie naît de la frustration et que la majorité des gens sont des frustrés qui s’ignorent. !<o:p></o:p>

    Leur obsession ne leur a donc pas passé, et, pire encore, il n’y en a pas eu un seul pour me défendre.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Désigné coupable à l’unanimité.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Si ce n’est pas du gâchis, ça !<o:p></o:p>

    Ils ont décidé de me supprimer ma belle plante.<o:p></o:p>

    On va juste la déplacer, qu’ils ont dit. Tu parles ! La mettre à l’autre bout de l’agence, c’est la déplacer, ça ?<o:p></o:p>

    Moi, j’appelle ça la mettre en quarantaine. L’éloigner de moi. Eviter que je la renifle trop et que le lui tripote trop les feuilles. M’empêcher de vouloir lui remuer le terreau, de l’asperger de mon eau, de lui parler tendrement avec amour et de lui chantonner des petites musiques douces !<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Puni, je vous dis !<o:p></o:p>

    PU-NI !<o:p></o:p>

    Condamné à travailler avec un collègue de sexe masculin en face de moi, condamné à ne parler qu’à mon écran d’ordinateur ou à mon téléphone, condamné aux détails techniques et aux plans d’exécution … <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Ta belle plante prenait trop de place, qu’ils ont dit.<o:p></o:p>

    A côté du patron, elle te fera moins d’ombre.

     

     

     

    <o:p></o:p>

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