• Acte I article 10 - Envers des remontrances

     

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    Bruno Cantais - Au galop

     

     

    — Non, je ne suis pas cynique : simplement objectif. Reprenons les choses depuis le début : pour quelle raison étais-tu inscrit en école d’architecture, au juste ?

    — Pour étudier l’architecture, pardi ! 

    — Alors pourquoi ne t’es-tu pas contenté de ce rôle ? 

    — C’est-à-dire ? 

    — A t’entendre, ce n’était pas un rôle d’étudiant, que tu t’attribuais, mais plutôt un rôle de professeur… 

    — Mais je n’ai jamais donné de leçons à qui que ce soit ! 

    — Et ce n’est pas pour autant que tu acceptais que l’on t’en donne. 

    — Leurs leçons ne valaient rien ! Ces profs étaient, pour la plupart d’entre eux, des architectes ou des artistes ratés, qui n’avaient plus que l’enseignement pour justifier de leur présence au sein de cette profession ! Notre prof d’art plastique se prenait pour un Picasso né trop tard, et nos professeurs de projet n’avaient parfois pas plus d’expérience que ceux qui sortent tout juste de l’école ! Comment vouliez-vous que j’accepte cela ? 

    — A défaut de l’accepter, il t’aurait sans doute suffi de savoir remettre le poing dans la poche, de les flatter un minimum et de leur donner le sentiment d’avoir une quelconque utilité vis-à-vis de toi. 

    — Flatter ? Vous êtes en train de me reprocher de ne pas avoir su les flatter ? 

    — Je suis en train de te reprocher ton excès d’orgueil. 

    — Mon excès d’orgueil ? 

    — Bien sûr : vouloir se faire juge à leur place, c’était de l’orgueil. Il n’y a pas d’autre mot. 

    — Vous avez une drôle de façon d’appeler la lucidité, vous ! N’étais-je pas plutôt lucide vis-à-vis des choses et des gens, plutôt qu’orgueilleux ? 

    — Lucide, peut-être, mais orgueilleux, c’est certain. 

    — J’ai donc péché, c’est ça ? 

    — En quelque sorte. 

    — Toujours ces réponses énigmatiques… 

    — Tu as péché par orgueil, oui. Tu préfères une réponse comme celle-là ? 

    — Oui : au moins, je sais à quoi m’en tenir. 

    — Tu as donc compris la leçon ? 

    — Non. Je veux bien accepter une petite part d’orgueil, mais je ne comprends pas pourquoi il me faudrait faire des efforts à considérer des minables comme étant mes maîtres à penser ! Parce que vous ne pourrez pas m’enlever ça de la tête : ce sont des minables. N’ai-je pas raison ? 

     

     

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  • Commentaires

    1
    visiteur_thezou@free
    Samedi 1er Avril 2006 à 14:51
    Super, passionnant , comme d'habitude j'attendrais la suite!

    Comment tu vas ?

    Bonne journ? pluvieuse et ensoleill?:-) et n'oublie de marquer le coup d'une bonne petite blague car nous somme le premier Avril !
    2
    visiteur_thezou @fre
    Dimanche 2 Avril 2006 à 13:27
    Et alors, pas de lecture aujourd'hui, ce n'est pas grave ! il n'y a pas urgence, d'autant que tu as le droit de te reposer le week end, le temps s'est arrang?n tout petit peu, le soleil pointe son nez (timide) !

    Bonne journ?! a plus !
    3
    charliebregman
    Lundi 3 Avril 2006 à 09:29
    J'ai des circonstances att?antes : les deux ans de ma fille ;)
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