• Acte I article 12 - Dégénérescence

     

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    — Et que la vie soit, cela ne t'interpelle pas ? 

    — Ce n’est pas parce que la science n’a pas encore compris pour quelle raison la vie existe, qu’il n’y en a pas. 

    — Et si la science ne la trouvait jamais, cette raison ? 

    — Elle la trouvera, soyez-en persuadé. 

    — Encore de l’orgueil… 

    — Pourquoi ne la trouverait-elle pas ? Regardez plutôt les progrès effectués, les paradoxes expliqués, les phénomènes compris et rendus prévisibles : l’humanité n’est-elle donc pas capable du meilleur ? 

    — Elle est, pour l’instant, capable du pire. 

    — Un jour, elle sera meilleure, donc. D’ailleurs, vous l’avez sous-entendu. 

    — Pour être meilleure, il faudrait que des gens comme toi acceptent enfin de progresser, au lieu de stagner dans leurs certitudes et de s’embourber dans leurs propres erreurs ! 

    — Pour être meilleurs, ne faudrait-il pas plutôt que des gens comme moi ne soient pas mis entre les mains d’incapables, de frustrés et de dégénérés ? 

    — Seul un dégénéré peut parvenir à aider un autre dégénéré. 

    — Dégénéré, vous-même, à la fin ! 

    — Ah ! ça y est ! Les premières insultes fusent et le péché de colère n’est plus très loin ! 

    — Au lieu de me reprocher mes péchés, vous feriez mieux de vous féliciter d’avoir devant vous quelqu’un de bel et bien vivant ! 

    — Vivant ? 

    — Aïe ! Que faites-vous ? Ma tête ? 

    — Je ne t’ai pas touché. 

    — Aïe ! Arrêtez cela, vous dis-je ! Les personnes vivantes ont le défaut de ne pas supporter des douleurs pareilles ! 

    — La douleur est ton maître. 

    — Il ne faut pas m’en vouloir, mais je préfèrerais en avoir d’autres ! 

    — Alors retourne à tes professeurs et tes études, et contente-toi de ce qui t’est offert et généreusement accordé. 

    — La douleur s’estompe enfin. Que m’avez-vous fait ? 

    — Qui te dit que c’est moi ? 

    — Je le sais, je le sens. 

    — Tu ne sens rien du tout : tu es dans le coma. 

    — Je ne savais pas que l’on rencontrait des gens aussi déplaisants, dans le coma. 

    — Tu ne sais pas encore grand chose. 

    — Je ne suis pas prêt d’en savoir davantage, si vous vous obstinez à me retenir là. 

    — Tu veux déjà repartir ? 

    — Allons ! Cette conversation est stérile. Vous êtes entiché dans vos préjugés. Vous avez décidé de ne pas m’aimer, et rien ne pourra vous faire évoluer ! 

    — Conversation stérile : en effet ! 

    — Vous voyez ! Nous sommes au moins tombés d’accord sur un point ! Vous me libérez ? 

    — Je vais faire mieux que cela. 

     

     

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