• Acte II article 4 - Mur murs

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    [article précédent ICI]

     

    — Tu crois donc encore que tu peux me cacher les vraies pensées de ton âme ? 

    — Cacher quoi ? Je ne cache rien ! Je n’ai rien à cacher, moi ! C’est vous qui jouez les mystères, les énigmes, les petits secrets et les grands silences, après tout ! Toujours masqué, toujours des phrases à mi mot, des reproches, ah, ça, les reproches, j’en a à la pelle, mais des explications, des réponses, des modes d’emploi, ça, je peux toujours courir, pas vrai ? Et après ça, c’est moi qui cache mes pensées ? C’est à mourir de rire ! Ou à mourir tout court, ouais ! C’est désespérant, un gars comme vous. C’est désespérant tellement qu’il n’y a pas le moindre espoir d’avoir une conversation productive et rentable ! 

    — Tu veux donc que je joue carte sur table ? 

    — Ben oui ! On avancerait peut-être plus vite ! Peut-être que pour vous, l’éternité paraît longue, mais pour moi, elle n’est encore qu’un truc inaccessible ! J’ai une vie à terminer, là-bas en bas, et ce n’est pas le moment de m’éterniser dans ce guet-apens ! 

    — Une vie à terminer ? Moi qui croyais que tu ne l’avais pas commencée … 

    — Oh, ça va, hein ! Ça va ! Vos sarcasmes, vous me les épargnez, d’accord ? 

    — Il ne s’agit pourtant pas de sarcasmes. 

    — Le ton n’est sans doute pas encore assez sarcastique à votre goût, peut-être ? 

    — Tes comportements seraient plus limpides, on en serait peut-être à parles du beau temps, qui sait ? 

    — … 

    — Je vais donc jouer les accusateurs, dorénavant, puisque telle est ton souhait : trente et un décembre 1994, ça te dit quoi ? 

    — Pas grand-chose. 

    — Menteur ! 

    — Prouvez-le, puisque vous accusez ! C’est si simple de se prétendre l’inquisiteur des pensées des autres ! 

    — Très simple. Suis-moi ! 

    — Où allons-nous ? 

    — Un des murs de cette pièce renferme les tiroirs accessibles de ta vie. 

    — Il n’y a pas beaucoup de tiroirs, sur votre mur ! Ah, ah ! C’est tout ce que vous avez réussi à emmagasiner sur moi, bandes d’espions ? 

    — Celui d’en face, lui, renferme les tiroirs inaccessibles de ton âme. Ton inconscient, si tu préfères. Je te laisse juge de la quantité démesurée de tiroirs qu’il a fallu créer pour tout contenir ! 

    — Evidemment … Si vous vous intéressez plus au monde des ombres qu’aux vies en pleine lumière, qu’est-ce que j’y peux, moi ? 

    — Nous avons dit trente et un décembre 1994 : Ephémérides tome I. 

    — Eh ! C’est à moi, ça ! Qui vous a permis de me piquer mes écrits ? 

    — Toi-même. 

    — Je n’ai jamais autorisé personne à me piquer mes écrits. 

    — Un des tiroirs du mur d’en face prétend pourtant exactement le contraire ! 

    — J’aimerais bien le voir ! 

     

     

    [à suivre ICI]

     

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  • Commentaires

    1
    visiteur_fullmetalgi
    Mercredi 7 Février 2007 à 19:18
    Je hais les murs.
    Je hais les murs qui nous ?utent.
    Je hais les murs qui nous s?rent.
    Je hais les murs froids comme la pierre.
    Je hais les murs qui nous arr?nt.
    Je hais les les murs qui nous rendent ternes, je hais les murs qui nous entourent.
    Je hais les murs qui sont en nous.

    D?l?de monopoliser, ton talent m'a un peu inspir?Mais comment rivaliser, mince °0° !
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    2
    charliebregman
    Mercredi 7 Février 2007 à 23:24
    Tr?beau texte, qui n'a rien ?nvier ?e qui est virtuellement pi? dans ce blog ;)

    C'est quand, que tu m'envoies quelques textes ?

    Bises.
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