déchéance échec perdre espoir désillusion échec sentimental se laisser aller tomber ne pas se relever manque de courage

Tu es devenu con, Eric. Pourquoi es-tu devenu aussi con, Eric ? Qu’est-ce que tu crois ? Que tu es le seul à souffrir, le seul à en prendre plein la gueule, à boire la tasse et ne jamais retrouver le bon rivage ?<o:p></o:p>

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Je t’aimais bien, Eric. Tu avais la lucidité des grands hommes. Celle qui t’a sans doute morcelé l’âme jusqu’au désespoir. Bénis sont les innocents, les incultes et les idiots, mais pour toi, il n’y avait visiblement plus assez d’eau dans le bénitier. Alors la vie ne t’a pas gâté. Tu es né avec toutes les cartes dans les mains, et personne ne t’a appris à jouer. Toi qui devais tout gagner, tu t’es vu tout perdre et tu t’es considéré comme tombé plus bas que terre. Pourquoi ne t’es-tu jamais relevé, le Eric ? Tu t’es relevé ? Combien de fois ? Pas assez, Eric. J’aurais tellement aimé que tu te relèves encore une fois, avant de baisser les bras comme tu l’as fait. Ton malheur fait peine à voir. Des Cecilia, il y en a plein le monde ! Réveille-toi ! Quand vas-tu te réveiller ? Pars ! Cours ! Vole ! Saisis ton destin et réalise-toi, bon sang ! A toi tout seul, tu vaux plus que nous tous. Tu avais toutes les cartes en main, Eric : toutes les cartes en main ! Sais-tu seulement ce que cela veut dire ?<o:p></o:p>

Rappelle-toi nos soirées de poker : là aussi, tu avais souvent toutes les cartes en main. Ce soir-là, tu as même eu droit à un carré d’as, dans ton jeu, et tu hésitais encore à miser tes sous !<o:p></o:p>

Tu es trop radin, Eric. La vie n’est pas faite pour être précieusement gardée contre soi. Mise-la ta vie ! Mets-la en dépôt, en gage, en garantie !<o:p></o:p>

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Qu’est-ce que tu perds, Eric, si tu la perds ?<o:p></o:p>

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Cela fait dix ans que tu fais comme si tu avais déjà tout perdu.

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