• Génération Goldorak go !

    ActarusGénération Goldorak. Une drôle de génération.
    Ils sont nés dans les années 70-80, ont grandi devant leur poste de télé, et ont appris à zapper d'une chaîne à l'autre dès leur plus jeune âge. Tolérance à la frustration : à peu près nulle. Parfois un petit peu, lorsqu'il s'agit d'obtenir une récompense qui en vaut vraiment le coup, et si possible à très court terme.
    Pour le long terme, l'investissement dans les valeurs durables comme la famille, la carrière, le foyer et la retraite, on repassera.

    Dès qu'ils peuvent, ils s'évadent. Ils déconnectent.
    S'ils picolent parfois un peu moins que leurs ainés, ils n'en demeurent pas moins dopés à leur manière. Musique à fond, à s'en faire exploser les tympans, violences visuelles, arts graphiques, jeux vidéos, expériences 3d, jamais, dans toute l'histoire de l'humanité, le cerveau n'aura été confronté à un tel débit d'images et de mondes parallèles à ingurgiter.
    Ils sont solides. Ne vomissent pas pour autant. Se plaignent parfois de maux de tête mais qui ne seront jamais suffisants pour les ramener à une hygiène de vie un peu plus raisonnable.

    Ipod m'a tué


    Ils sont sur facebook. Ils montrent leur vie. Leur vie faite de vides, leur vie faite d'apparences, leurs vies aux pluriels, en costume, en short, sous chichons et modernité ou à poil dans leur intimité. Partager est sans doute leur seul leitmotiv véritable. Leurs pères les voient comme des égoïstes nombrilistes, incapables de s'intéresser à autrui et c'est aussi vrai que paradoxalement tout le contraire en même temps. Leurs esprits sont devenus comme les neurones intergalactiques d'une seule et unique espèce de conscience universelle. Sans ces connexions aux autres, sans toutes ces connexions diverses, éparpillées, futiles et pourtant sans cesse démultipliées, ils ne sont plus rien. Ils n'existent plus. Ils n'ont plus de but, ne comprennent pas pourquoi ils sont là.
    Ils sont l'humanité en mutation. L'infinité des individualités en train de se muer en une seule et même société dans lequel leurs rôles deviendront immuables.
    La fourmilière est en marche.
    Une seule fourmilière, une seule pensée délocalisée et l'assurance éternelle de ne plus avoir à faire les frais de ses propres états d'âme.

    premieres_fois


    Leurs parents sont des crétins. Ce sont eux les égoïstes, immatures, qui les ont créés dans un monde lugubre, immoral, destructeur et sans avenir.
    Ce n'est pas grave. Ils tolèrent.
    Les générations se côtoient, s'affrontent parfois, mais la génération Goldorak n'usera jamais de son "Fulguropoint" pour manifester son mal-être.
    À quoi bon ?
    À quoi je sers ?

    goldorak will fuck you


    Récemment, ils ont découvert Twitter.
    L'art de bloguer plus vite que la pensée.
    Pouvoir transmettre une information à l'autre bout de la planète en un clic. Clic. Tweeté.
    Un jour, l'un d'eux sera sans doute capable de propager tout un cancer à l'échelle planétaire.
    Ce n'est pas grave. Il aura fait ce qu'il avait à faire. Il aura existé et communiqué.
    Marre de faire partie de cette génération qui se fait toujours niquer. Alors on préfère communiquer.
    Pour rien. Comme ça, parfois juste pour dire que l'on est en train de chier.

    Je fais partie de la génération Goldorak.
    Une partie de moi rêve encore d'un monde meilleur, tandis que l'autre me ramène sans cesse parmi les miens.
    Je suis sur internet, j'ai un blog, je suis sur facebook, myspace, overblog, viadeo, linkedin et je ne sais encore trop quel réseau parallèle en doublon.
    Je suis sur Twitter.
    Je tweete.
    J'attrape ces petites choses qui me passent par la tête, ces choses futiles qui ne m'appartiennent pas et me les fais miennes durant quelques instants pour les retweeter à tous ces gens qui ne les liront même pas.
    C'est fabuleux.
    Nous avons une vie formidable.
    Je retourne à mon travail de fou, mes heures qui grignotent mes nuits et mes nuits qui grignotent ma vie, mais je suis heureux car ce matin, j'ai tweeté.
    J'ai tweeté :
    "Goldorak go !"

    Et je me suis remémoré toute l'innocence de l'enfance.
    Ce paradis perdu.

    « Entreprendre les yeux fermésUn monde en perdition »

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 20 Septembre 2012 à 23:21
    Moi aussi je suis de la génération Goldorak mdr mais je ne suis que sur facebook et kazeo (twitter aussi mais mon compte est vide, j'aime pas du tout de ce truc) :-)
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