• GONG GONG GONG !

    GONG GONG GONG !<o:p></o:p>

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    Avis à la population italienne, portugaise, mexicaine, tunisienne, française, américaine et tchéthienne, de France et des pays membres de l'union de la France mondiale : l'instant est grave !

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    Réveillé sournoisement dans son sommeil le plus profond par l'ennemi invisible, l'abominable Bregman des Neiges (B.N.) n'a pas l'humeur à plaisanter. Soigneusement et délicatement bordé à 23 heures tapantes, hier soir, par Morphée lui-même, aidé de sa fidèle infirmière de charme, il a d'abord piqué une petite suée pour tuer les quelques microbes restants qui avaient élu domicile au plus profond de sa gorge, puis a commencé le long combat des globules pires qui contre-attaquent.

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    Du sang a coulé, mais pas le sien.

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    Nourri de cette offrande chaude et visqueuse qui se présentait à lui, il s'est senti poussé des ailes et a commencé un premier rêve : le deltaplane sans voile !

    C'est fantastique, le deltaplane sans voile.

    On voit le ciel et la terre en même temps, et il n'y a plus de limite. Le soleil est ton copain, et les oiseaux constituent alors un groupement de fans hystériques prêts à te suivre jusqu'au bout de la nuit.

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    Hélas ! Le bout de la nuit, le voilà, le problème !

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    Car avant même que la nuit ne commence, le Bregman Deltaplaneur (B.D.) se rend compte de la supercherie : le delta n'a pas de voile, et un delta sans voile ne peut pas voler.

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    Donc ...

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    Horreur !

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    Tout à coup, soudain, brutalement, paf ! Les yeux de l'abominable Bregman des Neiges (B.N. à nouveau) s'ouvrent d'un coup, et une quinte de toux effroyable s'empare de lui. Tout doit disparaître. Tout. L'oesophage, la langue, les poumons, les glaires, l'estomac, le foie, les intestins, la thyroïde ... Tout doit remonter, faire le chemin en sens inverse et repartir d'où il est venu. Sous la pression du combat ultime, les yeux sortent de leurs orbites, les larmes coulent et la respiration se fait haletante comme le fourgon diesel réfrigéré qui vient chercher ceux qui sont déjà passer de l'autre côté. L'oreiller en prend pour son compte. En un instant, il est aussi trempé qu'un gant de toilette mal essoré. Les liquides coulent sur les draps, les viscères gouttent sur le parquet et les grumeaux s'amoncellent tels les glorieux trophées du vainqueur.<o:p></o:p>

    C'en est trop pour l'infirmière de Morphée, qui, écoeurée, préfère quitter le lit conjugal pour un canapé moins hostile.<o:p></o:p>

    Seul, effroyablement seul, l'abominable B.N. essaie de se calmer en ayant une pensée pour les moines bouddhistes tibétains qui, les doigts de la relaxation collés l'un à l'autre, parviennent à réguler la température de leur corps au moment même où le brasier dans lequel on les a poussé s'empare de leur chair carbonisée.

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    Il respire alors à nouveau. C'est une accalmie. Ouf !

    Les microbes ont dû profiter du voyage tumultueux pour s'échapper d'un corps duquel il n'y aurait plus rien à tirer.<o:p></o:p>

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    Sans poumon ni glande thyroïde, B.N. se rendort.<o:p></o:p>

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    Mais, tout à coup, soudain, brutalement, paf ! Les yeux de l'abominable Bregman des neiges se rouvrent d'un coup, encore une fois : un cri perçant a déchiré la nuit ! L'adorable bébé des neiges s'est transformé en abominable terreur de la nuit. Comment un tel cri peut-il sortir d'un corps si petit ? Déjà, toutes les lumières du voisinage s'allument. On pousse les volets, on s'inquiète, on s'interroge et enquête. Qu'est-ce que c'était ? Faut-il appeler la police ?

     

    Doté d'un terrible sens du devoir paternel, l'abominable Bregman des Neiges vole à la rescousse de son rejeton, l'arrache de son lit aux barreaux infranchissables, et le sert contre son corps puant et brûlant. Noyée dans une fourrure de poils souillés et trempés, la rejetone semble reconnaître son père et se rassure, sachant d'avance que même les policiers les plus expérimentés ne parviendront pas à l'arracher des bras de son papa. Des yeux embués et mal réveillés lui adressent d'ailleurs un regard tellement plein de reconnaissance que tout porterait à croire que le terrible cauchemar est désormais terminé.<o:p></o:p>

    Ne voulant cependant pas prendre le risque d'attiser la colère des voisins, l'abominable B.N. prend l'adorable créature dans son lit, et tente de lui faire comprendre qu'il faut dormir.<o:p></o:p>

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    Mais les microbes demeurent présents dans la pièce, et la petite guerrière le sait.

    Hissée au plus haut sur deux petites pattes nues, elle bat l'air des mains comme un King Kong avec les petits avions kamikazes qu'on lui envoie sur la tête. Le combat est terrible et la flotte ennemie perd de nombreuses vies.<o:p></o:p>

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    ... et la nuit passe, tandis que l'abominable Branche de Vie (B.V.) cherche le sommeil, entre deux ou trois coups de pieds au passage, et quatre ou cinq cris stridents de victoire.<o:p></o:p>

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    Au petit matin (c'est-à-dire quinze à vingt minutes après que le silence se fut installé), le brouillard se lève sur le champs de bataille : l'infirmière a quitté la contrée pour d'autres aventures, et Super Bébé pique son roupillon au beau milieu de son champ de gloire.<o:p></o:p>

    L'abominable B.N., quant à lui, poussé hors du lit par une force gigotante sans pitié, le nez contre la prise électrique, la joue écrasée contre la tapisserie déchirée, ligotté par le fil du radio-réveil tombé entre les mains des forces ennemies, est visiblement tombé K.O. au dernier round.<o:p></o:p>

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    L'alarme ronflante se met soudain à hurler.

     

    Sept heures !!!!!!!!!!!!!!!<o:p></o:p>

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    Vite !

    Couper cette maudite sirène, avant que l'abominable terreur de l'aube ne retrouve la signification de ce message étrange et quotidien ! Descendre les escaliers quatre à quatre, se précipiter dans le frigo, en sortir un pack de lait et un biberon, y rajouter quelques gouttes de calmant inefficace, s'emparer de la poudre magique, la verser allègrement dans le biberon, visser la tétine, secouer, faire tourner le biberon entre les mains pour mélanger encore et encore, secouer à nouveau, mettre les sept gouttes d'eau (pas une de plus sinon trop chaud, et pas une de moins, sinon trop froid) au fond du chauffe-biberonnade, et tic ! le brancher.

     

    Ah !!!!!!!!!!!!!!!!!!!<o:p></o:p>

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    ............... !

    (seconde offerte par Bouygues-t'as-l'écume)

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    Il était moins une.

    Un hurlement horrible d'épouvante s'échappe de la chambre du haut.

    Super Bébé est réveillé.<o:p></o:p>

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    Elle, au moins, elle a la pêche.<o:p></o:p>

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    L'abominable Bregman des Neiges manque de perdre connaissance en lui donnant le biberon. C'est elle d'ailleurs qui le saisit et lui montre l'heure : "Il faut tenir, grand blessé ! Tenir bon."

     

    Tenir, oui, mais jusqu'à quand ?<o:p></o:p>

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    Car l'ennemi a aujourd'hui un autre visage. Celui de trois fidèles compagnons de route, issus de la même chambrée de naissance, évadés des barreaux de bois et des cordons ombilicaux : les trois mousquetaires de l'informatique moderne, défenseurs de renom des buggs et des spywares, et pourtant relégués au plus profond des placards des plus grosses firmes de la vallée de larves la plus réputée du monde de l’aciérie et du décolletage.<o:p></o:p>

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    Les trois compères Davidé, Alexie, et Ivanoé, en effet, se sont promis d'aller partager un couscous avec lm'abominabvle (excusez-les, ils ont la bouche pleine) Bregman des Neiges.<o:p></o:p>

     

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    Un couscous ?<o:p></o:p>

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    Mais vous êtes fous ? L'abominable Bregman des Neiges a craché des grains de semoule toute la nuit, et vous voulez lui faire remettre ça ?

    Terroristes ! Va-nu-pieds ! Saloupiauds !<o:p></o:p>

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    C'en est trop.<o:p></o:p>

    Voilà que le B.N. s'empare d'un bout de la toile mondiale. Rien qu'en tirant sur le bon fil, on peut avertir à l'autre bout du monde qu'une mouche vient de péter à dix heures précises, et qu'un tsunami géant ne va pas tarder à pointer le bout de son nez.

    Donc le Bregman se saisit de la corde et tire sur la chevillette moderne : "Il va falloir faire sans la vieille branche !" qu'il leur dit.

    Non mais !

    Parce que Bregman, il n'en peut plus.

    Il ne va pas bien, il est malade, il est mourant.

    C'est bien simple : il est mort.

     

     <o:p></o:p>

     

    Et il signe : <o:p></o:p>

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    l'abmidnazbel brigjgd dser neriegs<o:p></o:p>

    (arghhh...)<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    (il est mort) 

     

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  • Commentaires

    1
    visiteur_Liliput
    Mardi 1er Mai 2007 à 16:50
    Je l'ai d? lu plusieurs fois celui-l?mais je me fends toujours autant la poire ! C'est vraiment hilarant ! Vivre l'abpemisnable hioemmse fez bneihzses !!!
    2
    charliebregman
    Mardi 1er Mai 2007 à 18:32
    Un tr?vieil article que les nouveaux visiteurs n'ont pas souvent la chance de lire !
    Moi aussi, je l'aime bien, celui-l?j'ai bien rigol?n l'?ivant ;)
    3
    Lisa 5.3
    Samedi 31 Janvier 2009 à 23:39
    L'inspiration semble propice, par ici ! Je n'avais pas rigol?utant en lisant un blog que ce soir. Vraiment, j'adore et je ne manquerai pas de transmettre l'adresse !
    Les impatiences amoureuses sont de vous aussi ? (cf la pub en bas de l'article)
    4
    charliebregman Profil de charliebregman
    Dimanche 1er Février 2009 à 18:03
    Merci pour ce commentaire plein de g?rosit? Les impatiences sont de moi. L'amour l'?it aussi... ;)
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    5
    aphrox
    Jeudi 25 Février 2010 à 17:12
    Hilarant, ce texte. ça faisais longtemps que je ne l'avais pas lu et maintenant que j'ai un bébé moi aussi, je me rends compte que le pire, c'est que c'est à peine exagérer !
    6
    charliebregman Profil de charliebregman
    Vendredi 26 Février 2010 à 22:50
    à peine ? je confirme : ce n'est pas exagéré DU TOUT ! MDR
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