• Interview de Vanessa du Frat, les coulisses d'une auto-édition

    Du blog à l'auto-édition

    Je connais Vanessa du Frat depuis 2006, l'année d'ouverture du blog sur lequel aura pris forme le premier jet de ce qui est devenu quelques années plus tard Vivement l'amour.
    Très active dans la blogosphère, et surtout par l'intermédiaire du site lesenfantsdelo qui aura vu naître l'ébauche de son premier roman, Vanessa du Frat m'a rapidement séduit par sa force de caractère et sa ténacité à mener son long projet d'écriture jusqu'au bout.

    Aujourd'hui, elle me fait l'honneur de répondre "présente" pour une interview consacrée à l'auteure indépendante qu'elle a choisi de devenir.
    Je suis fier de vous annoncer la publication de son premier roman les Enfants de l'Ô, dont une version moins aboutie avait déjà reçu le prix Alexandrie en 2008.

    Un trailer très pro au service d'une auto-éditée

     

     

    Les coulisses d'une auto-édition prometteuse


    1 - Vanessa, merci d'abord d'avoir répondu favorablement à mon invitation. Peux-tu te présenter brièvement pour celles ou ceux qui ne te connaissent pas encore ?
    (Qui es-tu / où habites-tu / quel a été ton parcours, études / que fais-tu dans la vie…)

    Alors, j’ai trente et un ans, j’habite actuellement en Suisse (avec l’espoir de retourner en France d’ici un an ou deux). Je travaille comme correctrice en attendant de reprendre mes études (ce n’est pour l’instant qu’un projet auquel je tiens beaucoup, qui se concrétisera peut-être dans quelques mois).

    Je pense que mon parcours est un peu atypique : après un bac scientifique, j’ai suivi des études de biologie, terminées par un master (en génétique du développement). N’ayant pas du tout aimé le milieu de la recherche en laboratoire, j’ai décidé de me lancer directement dans la vie active. J’ai travaillé comme coordinatrice d’assistance médicale, avant de bifurquer vers l’édition. J’ai notamment été plusieurs années correctrice pour la maison d’édition Mille Saisons, ce qui m’a permis de découvrir le milieu de l’édition, les salons, le travail avec les auteurs…

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    2 - Quand as-tu commencé à écrire ? Pourquoi ? Qui sont tes auteurs de prédilection ?

    Comme beaucoup d’auteurs, j’ai commencé à écrire très jeune. Je crois que ma première histoire date de l’année de CM2, peut-être même avant. C’était mauvais, très mauvais, mais j’en étais très fière… Ma passion pour l’écriture, pour l’invention d’histoires surtout, je la dois probablement au fait d’avoir une petite sœur, de quatre ans et demi ma cadette. Elle voulait toujours que je lui raconte des histoires le soir, et j’inventais sans cesse de nouvelles aventures.

    En année de 6e, j’ai rencontré une fille qui était elle aussi passionnée d’écriture, et nous passions nos récréations à écrire des histoires ensemble. Et quelques années plus tard, j’ai créé la saga des Enfants de l’Ô (qui avait une très vague ressemblance avec l’histoire actuelle…).

    Le moment que j’attendais avec impatience à l’école, c’était l’épreuve de rédaction. Me retrouver dans une grande salle pendant les devoirs surveillés, avec un sujet, et écrire pendant deux heures non-stop, j’adorais ça. Oui, ça fait un peu maso, comme ça, quand je le raconte ^^ Mais c’était l’occasion de raconter une histoire, dans un cadre imposé. Une sorte de mini appel à textes, en fait !

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    3 - Comment est née l'idée des Enfants de l'Ô ? Quel est le résumé et qui sont les personnages principaux ? Pourquoi parles-tu de saga familiale plutôt que de science-fiction, et combien de tomes as-tu prévu ?

    J’ai eu l’idée des Enfants de l’Ô en lisant une bande dessinée parue dans Picsou Magazine. Mon cousin, plus âgé, m’avait passé deux gros cartons remplis de Picsou Magazines, et je les ai dévorés. Je suis tombée un jour sur la bande dessinée Les jumeaux magiques, qui m’a beaucoup marquée. Des années plus tard, j’ai eu l’idée d’une histoire impliquant des jumeaux aux pouvoirs mentaux exceptionnels, et c’est ainsi qu’est née la saga des Enfants de l’Ô (je pense que le fait qu’il y ait des jumeaux est le seul point commun avec Les jumeaux magiques…)

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    Le résumé de la saga ferait probablement une quinzaine de pages, donc je vais me contenter de la quatrième de couverture du premier tome, qui a été très bien écrite par plusieurs amis à moi vu que j’étais incapable de présenter correctement ce roman (je suis très très mauvaise pour mettre mon livre en avant).

    « Alia, 2340

    Un étrange signal apparaît sur les écrans de surveillance ECO. Ludméa, jeune stagiaire envoyée sur le terrain pour chercher son origine, se retrouve en pleine tempête, au cœur de la forêt de Gonara. L’affaire semble intéresser de près Ruan Paso, directeur adjoint des départements militaires pour la recherche scientifique, un homme plein de secrets.

    Terre, 2066

    Les jumeaux Line et Lúka tentent de survivre sous le joug d’un père violent, obsédé par ses manipulations génétiques. Leur existence triste et routinière est chamboulée le jour où Lúka désobéit aux ordres en laissant s’évader un sujet d’une importance capitale… ce qui ne restera pas sans conséquences pour le futur.

    Les Enfants de l’Ô nous fait voyager entre deux mondes, deux époques et nous fait découvrir les destins croisés de personnages énigmatiques. Mêlant saga familiale, drame psychologique et science-fiction, ce premier tome pose les jalons d’une série qui s’annonce captivante. »

    Pour faire court, on suit les aventures croisées de deux familles sur plusieurs générations, et à plusieurs époques différentes. D’un côté, nous avons Line et Lúka, qui vont tenter de découvrir leurs origines tout en se battant contre leurs démons intérieurs, de l’autre, dans un futur plus lointain, nous avons la famille de Ruan, dont les membres présentent d’étonnantes capacités, assez similaires à celles de Line et Lúka… Et au milieu de tout cela, il y a Lyen, qui vient d’un futur encore plus lointain, et qui fait le lien entre ces deux mondes. Je n’en dirai pas plus J

    Je parle de saga familiale sur fond de science-fiction, car les personnages, leurs liens, leurs quêtes identitaires, leurs relations, leur histoire, sont au cœur de l’histoire. La science-fiction est bien présente également, mais ce n’est pas le pivot central de la saga. Étant scientifique de formation, j’ai évidemment toujours été intéressée par la science, et particulièrement par la génétique, l’informatique et la médecine, mais je suis tout aussi passionnée par la psychologie et le comportement humain. La saga tourne beaucoup autour de la génétique et de l’informatique, cela dit, ces thèmes sont plutôt des lignes directrices qui servent à faire évoluer les personnages.

    On me pose souvent la question du nombre de tomes… Tout ce que je peux dire, c’est que le premier cycle (qui a une fin… qui répond à pas mal de questions mais en ouvre d’autres) en compte sept. Oui, cette saga est énorme. On pourrait la comparer, au niveau du volume, à la saga Ténébreuse, de Marion Zimmer Bradley (je dis bien au niveau du volume, car je ne prétends pas arriver la cheville de cette talentueuse auteur !)


    4 - Comment procèdes-tu pour l'écriture ? Conçois-tu un schéma très rigoureux de l'intrigue dès le départ, ou est-ce que l'histoire se crée au fur et à mesure de l'inspiration ?

    Comme j’ai pu le voir en étant entourée d’autres auteurs, j’ai un mode de fonctionnement assez atypique (surtout quand on considère la complexité de la saga) : je fonce dans le tas sans trop savoir où je vais. Bon, quand je dis que je ne sais pas où je vais, c’est une exagération : j’en ai parlé plusieurs fois sur mon blog (aujourd’hui défunt, mais qui risque de revenir), j’ai le début, j’ai la fin, et entre les deux, j’ai ce que j’appelle des « balises », des passages obligés. Les balises sont fixes, elles ne changent pas (ou alors il faut vraiment des mois de réflexion pour les faire bouger). Entre ces balises, j’ai le champ libre. Je laisse les personnages guider l’histoire, et je me retrouve parfois dans des situations difficiles qui ne m’arrangent pas du tout et dont je dois me sortir. Mais je pense que mon inconscient en sait plus que moi sur le schéma général de l’histoire, car j’ai parfois des idées qui sortent d’absolument nulle part et qu’il FAUT que je mette dans un chapitre alors que je ne sais pas pourquoi, et je me rends compte des centaines de pages plus tard que c’était indispensable à la cohérence de l’histoire, à la suite, à un nouveau développement, etc.

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    Ce mode de fonctionnement a ses avantages et ses inconvénients : comme ce qui me plaît le plus dans l’écriture n’est pas la magie des mots mais le fait de raconter une histoire, j’ai le plaisir de la découverte. Si j’avais un plan rigoureux, je n’aurais plus l’envie d’écrire. D’ailleurs, je fais parfois des plans à la fin d’un tome, pour être sûre de recadrer l’histoire dans les chapitres finaux et de ne rien oublier, et je m’empresse de ne pas les suivre. Pour le premier tome du deuxième cycle, très complexe, j’ai décidé de faire un plan. Le plan est assez détaillé, il s’y passe plein de choses, et objectivement, c’est probablement un des tomes les plus intéressants de la série sur le papier (enfin, sur le plan…), et… je n’arrive pas à l’écrire. Je suis bloquée au premier tiers. La seule chose qui est parvenue à me débloquer un peu, c’est de partir à l’aventure et de sortir complètement de mon plan.

    Par contre, cette manière de faire demande souvent un gros travail de correction derrière, comme je ne fais pas de fiches de personnages et que je n’ai pas une excellente mémoire. Ainsi, dans les brouillons, un des personnages secondaires importants se retrouve avec une sœur, puis un jeune frère, puis à nouveau juste une sœur, pour finir par être fils unique. Je me suis également retrouvée à perdre complètement le fil des saisons et à arrêter de décrire l’extérieur car je ne savais pas si nous étions en été ou en hiver. Évidemment, je retravaille tout cela ! Certaines personnes m’avaient fait la remarque de la difficulté de se situer dans le temps au niveau du premier tome, difficulté que j’ai résolue en mettant des dates (et en en tenant le compte !). J’ai fait mes fiches personnages pendant la relecture, je me suis bien sûre dépêchée de les perdre… Oui, je l’avoue, je manque d’organisation !

     

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    www.lesenfantsdelo.com
    , le site des Enfants de l'Ô de Vanessa du frat


    5 - Quelle a été l'influence des lecteurs du blog sur lequel tu as partagé les brouillons ? Est-ce que cela t'a aidé dans ta motivation à écrire le livre jusqu'au bout ?

    L’influence des lecteurs a été très importante. Les premiers romans étaient déjà écrits, donc leurs commentaires n’ont pas eu d’incidence sur le déroulement de l’histoire, mais j’ai pris en compte leurs remarques pour l’écriture de la suite. Ils réclamaient davantage de descriptions du monde extérieur, j’ai donc fait un effort à ce niveau. Parfois, mes explications « scientifiques » étaient un peu complexes pour le commun des mortels (et j’avoue qu’après 10 ans loin du milieu, lorsque je les relis, je ne les comprends plus !), j’ai essayé d’expliquer plus simplement (ce qui est difficile pour moi, car j’ai un tempérament très « brouillon » à ce niveau et comme je comprends les choses intuitivement, je suis incapable de les expliquer). Et surtout, leur enthousiasme m’a motivée à continuer l’écriture puis à donner au roman une deuxième vie au format papier. Sans eux, j’aurais probablement arrêté il y a des années. Savoir qu’il y avait une attente, que les personnages étaient aimés par d’autres, ne me donnait pas le choix : j’avais le devoir de continuer à les faire vivre.


    Suite de l'interview  :
    Interview de Vanessa du Frat, une auteure auto-éditée et déterminée

    En attendant, vous pouvez commander une version papier du premier tome des Enfants de l'Ô sur le site de Vanessa, ou vous le procurer en version numérique sur Kobo ou Amazon :

     

     

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