L'édition indépendante et collaborative, c'est l'école des écrivains.
Qui suis-je
Ce n'est que du haut de mes 45 ans que je commence à savoir répondre à cette question. Donc personnalité hypersensible, intuitive, profil plutôt "zèbre" si cette étiquette ne va pas de paire pour vous avec une notion de surdouance qui n'a pas lieu d'être, tempérament chercheur de sens et de vérité, je préfère vivre mes apprentissages à moi même si c'est plus long que de suivre n'importe quelle doctrine même la plus officielle et scientifique. J'écris depuis l'âge de 12 ans (en cachette, comme s'il s'agissait d'une maladie honteuse), n'ai commencé à partager mes écrits qu'à l'âge de 32 via ce blog avec ce pseudo que j'ai finalement gardé, j'ai publié mon premier roman humoristique et initiatique à 37, et je ne partage que des livres destinés à collaborer à un nouveau monde plus bienveillant, plus conscient, plus libre… et donc dans lequel l'amour au sens large prendrait enfin le gouvernail de nos peurs.
Il y a des gens, des personnes, des âmes qui vous marquent toute une vie. Madame Claudine est de celles-ci.
J’aimerais pouvoir lui dire merci, une dernière fois, pour tous les espoirs qu’elle aura su placer en moi, malgré cette pesanteur immonde et indéfaisable contre laquelle je me serais pourtant battu jusqu’aux dernières forces.
J’aimerais pouvoir lui dire merci pour toute cette confiance en moi qu’elle aura su me verser dans le cœur, et puis pour cette foi indicible en la réussite, en ma bonne étoile, quelque part, qui brille au-delà des cieux les plus sombres et hostiles.
J’aimerais pouvoir lui dire combien je suis désolé de ne pas l’avoir reconnue tout de suite, l’autre jour, lorsque je l’ai croisée après dix longues années de silence, combien j’ai honte de ne pas avoir fait demi-tour et venir lui adresser ma plus sincère tendresse.
Dix ans que nos voix ne se sont pas parlé. Quinze ans que nous ne nous sommes pas croisés.
Et pourtant, cette vieille dame aux cheveux blancs, je l’ai reconnue, et elle m’a reconnu moi aussi, j’en suis sûr, car bien des fois je pense à elle, sans oser la recontacter, et bien des fois elle doit penser à moi, sans oser le faire non plus de son côté.
Un jour, j’apprendrai son départ définitif et je saurai enfin combien le temps est précieux lorsqu’il est encore là, devant soi, à portée de main, tout frais et disponible.
Ai-je encore le temps ?
Ai-je encore le temps, de prendre mon temps, de douter de moi à ce point et d’avancer à reculons, de feindre la foi et de trembler devant l’inconnu ?
Il y a bientôt vingt ans, elle me disait : « Surtout, garde toujours cette belle écriture qui est la tienne ! »
Vingt ans.
Vains mots.
Ne subsiste maintenant que le doute et la douleur.
J’ai bien fait, Madame Claudine, de ne pas m’arrêter, l’autre jour. J’ai bien fait et il ne faudra pas m’en vouloir.
Lorsque l’on doute, on ne s’expose pas, c’est indécent : on se cache, on s’isole, on se renferme et on meurt.
A trente trois ans, en vérité, je n’attends maintenant qu’une seule chose : ma résurrection.