• le grand saut de l'entrepreneurPuisque tu veux te mettre à ton compte, puisque tu me demandes mon avis, mon idée sur cette lubie, puisque tu as besoin de l'aval d'un âne avant de te décider à monter sur ton grand cheval, je dois d'abord t'avertir que tu n'as pas à t'inquiéter. Si si. Quand tu te mets à ton compte, toutes celles et ceux que tu aimes te soutiennent. Ça fait vraiment chaud au cœur. Pas un pour te saboter l'idéal ni pour te décourager l'ambition, non non, c'est tout le contraire, tu peux être certain qu'au moindre souci, tous seront là, sans exception, et ça, franchement, whaou, ça n'a pas de prix ! Parfois, tu as des doutes, tu faiblis, c'est normal, il y a des obstacles, mais pour ça, il y a les amis. Si tu es pudique, ils te connaissent : tes silences te trahissent et d'emblée, ils savent que tu as besoin d'eux. pas la peine de les sonner pour qu'ils accourent. Après tout, tu les as assez souvent aidés, écoutés, conseillés, éclairés ou orientés : comment pourraient-ils l'oublier ? Et puis, tu connais leur discrétion, ce n'est pas souvent qu'ils parlent d'eux, alors t'écouter d'une oreille attentive, sans perdre une miette de ton calvaire, ça leur fera le plus grand bien et ils te surprendront à coup sûr pour leur objectivité, leur recul et leur facilité à démêler les problèmes en un clin d'œil. Ce n'est pas pour rien qu'on dit toujours que les conseilleurs ne sont pas les pleureurs.

     

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    Puisque tu veux te mettre à ton compte, ne t'inquiète pas non plus pour tes revenus. À partir de maintenant, tu vas devenir riche… et les gens vont t'aimer de plus en plus pour ça, car la réussite est un exemple à suivre, un modèle, un pack d'optimisme dont on ne peut se passer. La culture de la loose n'est pas de nos civilités. On le sait. De quoi faudrait-il suspecter quelqu'un qui réussit ? Tu peux donc dépenser sans compter, investir avant de prospecter et te payer avant de facturer. L'argent appelle l'argent, et plus tu dépenseras, plus tu factureras. Ce n'est pas un problème. ce ne sera jamais un problème. Si vraiment ça te chiffonne, tu vas voir ton banquier, tu lui expliques que tu as besoin de lui, et il te prêtera de l'argent tout de suite, rien que parce qu'il sait qu'il peut te faire confiance. C'est comme ça, un banquier. Ça prête sans compter, à tous ceux qui en ont besoin. Évidemment. Prends même ton rendez-vous chez lui un samedi. Il n'y a pas plus altruiste qu'un banquier un samedi.

     

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    Puisque tu veux te mettre à ton compte, ne perds pas de temps à te fixer des objectifs. Ça ne sert à rien. Comment ça, tu insistes ? Des objectifs ? Quels objectifs ? L'objectif est de réussir, le reste, on s'en fout. Donc inutile de perdre du temps à travailler pour des choses qui ne se facturent pas. Tu bosses, tu factures, tu factures, et tu t'arrêtes de bosser. C'est vraiment tout simple, comme tu peux le voir. Pourquoi compliquer ?

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    Et si j'avais un dernier conseil, puisque tu veux te mettre à ton compte, ne perds jamais l'habitude de demander conseil aux autres.
    Tu verras. Rien ne sera jamais aussi simple qu'en écoutant les bons conseils des autres, comme tous ceux que je viens de te donner. À partir de maintenant, c'est la belle vie, le bonheur, l'argent, les grands voyages, les belles voitures et une femme dans chaque port. Tu peux me faire confiance. No stress.
    Bref, franchement… c'est à se demander pourquoi tout le monde ne se met pas à son compte ;-)

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  • C'est marrant comme, vu d'en haut, les hommes ressemblent à des marionnettes. De vrais pantins désarticulés, pour certains, qui passent leur temps à aller dans un sens le matin, aller dans l'autre sens le soir, se mouvoir les yeux grand ouverts, prendre l'air sans rien voir… Ils ont fière allure, dans leurs costumes bien endimanchés. Leurs voitures qui brillent, leurs routes bien tracées. Moi, je suis mort, et ça me fait marrer.

    Ils passent leurs journées à se fatiguer, se contrarier, s'énerver et s'engueuler. Ils amassent les dossiers, brassent de l'air et croient mouvoir le monde, en donnent la cadence sans jamais trop entrer dans la ronde, grimpent les échelons petit à petit, méritent leurs salaires, méritent leurs cravates, s'offrent des bonnes pour le week-end se la couler douce dans leurs savates. Moi, je suis toujours mort, et ça me fait toujours marrer.

    Ils se nourissent de plein de bonnes choses, se feraient péter la panse et tout ça avec éloquence, s'abreuvent de phrases stériles et de jugements à deux balles, se souviennent de rien et en redemandent, parlent d'eux sans jamais écouter, questionnent sur les chiffres, collectionnent les relations, trompent parfois leur femme, trahissent souvent leurs amis, s'inquiètent des autres que lorsqu'ils sont mourrants, en espérant qu'une seule chose, être dans leur testament…

    Moi, je suis loin, maintenant, ah, je peux rigoler ! J'ai été comme eux et ça me fait bien marrer !

    J'ai été comme eux, et ça m'a longtemps fait pleurer.

    dédicace

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  • Des rails invisibles me guident. Le train, tandis que le vacarme se fait de plus en plus abasourdissant, s’enfonce encore plus profondément dans la nuit. De l’autre côté de la vitre, défile un paysage froid et sombre. De temps à autres, la silhouette d’un arbre vient déchirer l’étendue désertique d’un champ sans bétail. Parfois, ce sont des lampadaires, éclairant une route sur laquelle ne roule pas le moindre automobiliste. Il est tard. Dans quelques minutes, la rame s’arrêtera sur un quai de gare. Il me faudra alors enfin descendre, et puis marcher. Quitter la gare d’Austerlitz, porter mes bagages sur l’épaule, et puis à nouveau attendre… Attendre une prochaine rame, attendre que ses portes s’ouvrent devant moi, attendre un événement, quelque chose d’illogique, de surprenant, d’anormal… Quelque chose qui, d’ailleurs, ne viendra pas. Alors je finirai par repartir, en silence, par où j’étais venu, et puis… et puis quoi ? je rentrerai chez moi, je me déshabillerai, et je me coucherai, c’est tout… Il n’y a rien d’autre à ajouter ; je finirai par m’endormir profondément, pendant qu’un monde nouveau recommencera. Le rythme des jours et des nuits fait que c’est ainsi. Il n’y a pas d’autre alternative. Marcher, attendre, et puis retourner se coucher. La vie ressemble à peu de chose quand on y prête bien attention, mais cette vie-là n’est pas plus domptable qu’un fauve en liberté. Cette vie-là ne se dompte pas, elle ne se vit que lorsqu'on la subit, et il n’y a pas grand chose d’autre à faire que de se taire.

    Ecrire, c'est crier en silence. (*)

    la solitude des quais de gare

    * Inspiré par cette phrase, si juste, recueillie quelque part sur facebook ce matin…


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