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Par charliebregman le 25 Juillet 2017 à 16:46
Après une longue pause, Auteurs Indépendants revient avec l'interview de l'auteure Marie-Cécile Hautier, pour un livre qui aura toute sa place parmi les lectures estivales : Une place au soleil.
1) Bonjour Marie-Cécile.
C'est l'été, tout le monde a un peu plus de temps à consacrer au soleil et à la lecture, et justement, il se trouve que ton roman s'intitule Une place au soleil. Peux-tu nous en faire un petit résumé rapide qui nous mette l'eau à la bouche ?Une Place Au Soleil retrace la vie de Zaza de sa naissance 1911 jusqu'à la libération de Porto Vecchio en 1945. En suivant cette femme courage, nous suivons en même temps, sur 5 générations, la vie des femmes corses du côté de la mère de mon arrière-grand-mère jusqu'à moi.
Ce livre est un hommage à cette femme que j'aime toujours, qui a été ma grand-mère de cœur. Pour moi, il était primordial de conserver les éléments de sa vie : une vie qui avait très mal commencé, mais grâce à la force de caractère de cet enfant bousculé par la vie, elle s'est toujours relevée pour devenir femme et continuer à être une personne exceptionnelle qui, malgré les douleurs et les manques, a toujours adressé des messages d'amour autour d'elle.
C'est une vraie leçon de vie, de suivre cette femme se battre, et toujours aimer son prochain.2) Notre époque semble justement favoriser la prise de conscience que nos parcours de vie semblent parfois étroitement liés à ceux de nos ancêtres, un peu comme si ce qu'ils avaient vécu, aussi bien de manière positive que négative, continuait de vibrer dans nos cellules aujourd'hui.
Quels seraient les points communs entre les différents personnages suivis sur 5 générations ?
Ou au contraire, quelles seraient les forces qui tendraient à les opposer ?Je pense en effet qu'il existe des points communs entre les cinq femmes de ma famille. Comme si, d'une génération à une autre, il existait dans nos gènes, dans notre inconscient, un "marquage" de vie. C'est un peu difficile à expliquer comme ça, mais je crois que ces femmes dont je clôture la série dans mon livre ont eu chacune un choix à faire au même moment, se trouvant comme à un carrefour de leur vie, où elles ont dû trancher, donc éliminer ce qui n'était pas pour elles.
Elles ont toutes en commun l'amour de la peinture et/ou de la sculpture. Toutes ont un bon coup de crayon, toutes auraient pu être peintres professionnelles.
Il n'y a que moi, dernière de la liste, qui ai voulu exposer mes tableaux.
Les autres, à cause de leur rang, leur époque, n'ont pas oser le faire.3) Est-ce que cela veut dire que, d'une certaine manière, les nouvelles générations ont à résoudre ce qui n'a pas été résolu dans leur lignée génétique ?
Et est-ce que le titre Une place au soleil (excellent titre entre nous soit dit) fait référence à ce défi commun que l'on retrouve à travers ces cinq générations ?Oui, exactement. Nous pouvons dire cela.
En effet, à chaque génération, à l'instant T, nous sommes tous confrontés à un choix décisif : soit nous l'affrontons, soit nous nous laissons glisser dans la rivière du temps… qui ne peut pas être remontée en courant inverse. Une rivière sans retour, comme la chanson de Marilyn Monroe, ou plus récemment celle de Benjamin Biolay qui y fait référence.4) Quelle est la part de fiction dans ce livre ? S'agit-il d'une autobiographie, d'une auto-fiction, d'un mélange de recherches généalogiques et d'autobiographie ?
Il s'agit d'une autobiographie librement romancée. Dans un premier temps, j'ai interviewé l'héroïne Zaza, puis j'ai fait des recherches sur les lieux et personnes du village, avant de romancer l'histoire.5) Quel est ton rapport à l'écriture ? Depuis quand écris-tu, pourquoi écris-tu et pour qui, écris-tu sur papier, directement sur support numérique ? Et quel moment de la journée te semble le plus propice à l'écriture ?
J'ai un besoin d'écrire comme un besoin de peindre. C'est la même énergie qui me pousse. Un besoin d'évacuer, de comprendre, et d'analyser.
J'ai toujours écrit comme j'ai toujours dessiné ou sculpté. Oui je suis multi-pass ; je peins, je sculpte, j'écris, je chante, je danse… Tout ce qui peut me faire réfléchir et me détendre à la fois. Lorsque tout le monde dort ou dès que le calme m'entoure, là, je peux retranscrire mes idées par écrit, ou par le biais de dessins.6) Une place au soleil, pour toi, c'est quoi ? Un espoir pour l'avenir ? L'instant présent ? Une période du passé ? Faut-il avoir nécessairement connu l'ombre pour l'apprécier, cette "place au soleil" ?
Une Place Au Soleil, c'est ma place actuelle, là où je devais être après, en effet, un long séjour à l'ombre. Et pour y arriver, il faut se battre, effectuer son chemin de croix !
7) Ton livre est autoédité. Pourquoi ce choix, qu'en attends-tu, et comment t'y prends-tu pour faire connaître ton livre ?
J'ai envoyé durant 2 ans mon livre à toutes les maisons d'édition de toutes tailles et de tous lieux, sans réponses, sans retour. Cette histoire me tient à cœur. L'idée de départ est cet hommage à cette femme forte, et aussi, pour moi, dès le début, si je l'ai interviewée, c'est que je voulais en faire un long métrage pour le cinéma. Je fais des séances dédicaces pour faire connaître mon livre, je l'offre sur des coups de cœur à des gens que je rencontre, qui partagent la même philosophie de la vie que moi, et c'est tout.
8) C'est l'été, l'heure de faire les valises pour une petite place au soleil… Pourquoi faut-il emporter ton livre avec soi, et où peut-on se le procurer ?
Mon livre peut se glisser dans toutes les valises : il est petit et léger. Il se lit de 7 à 77 ans et plus. Par exemple, ma fille Anastasia, qui a 8 ans, l'a lu en 30 minutes. Mon livre se trouve sur toutes les plateformes Amazon.
Plus d'infos :
3 commentaires -
Par charliebregman le 25 Janvier 2016 à 14:53
Est-ce que tu pourrais nous faire un résumé de la situation du livre numérique en Afrique ?
Internet n’est pas très accessible en Afrique. Pour preuve, les populations ghanéenne, béninoise, ivoirienne et nigériane ont respectivement accès à internet à hauteur de 17%, 4%, 3% et 30%. Ce fait réduit considérablement la proportion de personnes capables de lire des livres via internet et par ricochet, d’accéder au livre numérique. C’est ce qui fait qu’à ce jour, les bibliothèques et sites de vente de livres numériques ne fleurissent pas sur le continent.
Par ailleurs, le taux d’alphabétisation et le niveau du revenu moyen sont des facteurs qui ne décuplent pas l’intérêt pour la lecture au prime abord, et au livre numérique en particulier. En effet :
- au Bénin, le revenu moyen journalier est de moins de $5 par habitant et seulement 43% de la population active est alphabétisée ;
- en Centrafrique, le revenu moyen journalier est de moins de $2 par habitant et seulement 56% de la population active est alphabétisée ;
- en Côte d’Ivoire, le revenu moyen journalier est de moins de $5 par habitant et seulement 56,2% de la population active est alphabétisée.
Quel est ton parcours d’auteur ?
Je suis une jeune béninoise, nantie d’un MBA (Master of Business Administration) et travaillant dans une banque. Je suis une amoureuse de la lecture et je me suis rapidement aperçue de l'insuffisance de documentation sur la culture africaine, surtout francophone. Tous les domaines sont touchés : l’éducation, l’histoire, la culture, la santé (les remèdes), le sport, l’art… C’est cette prise de conscience qui m’a poussé à apporter ma pierre à cet édifice. Je me suis d’abord tournée vers le domaine de la culture en réalisant un travail de recensement des prénoms des différentes ethnies de la sous-région (fon, goun, yoruba, éwé, ibo, hausa, mina, baoulé, bariba, …) qui a abouti au livre Mon prénom africain. Mais la difficulté à trouver un éditeur raisonnable m’a amené à me tourner vers l’auto-édition.
En approfondissant mes recherches, je suis arrivée à recenser ensuite des remèdes de santé traditionnels, naturels et simples pour en faire un nouveau livre : Mes remèdes naturels. Ensuite, un recueil d’histoires imprégnées de la culture africaine est né : Contes et vécus.
Tous ces livres ont été mis en vente sous version numérique et sont toujours sur Amazon (certains d'entre eux sont également disponibles en anglais).
Peux-tu nous en dire davantage sur tes publications ?
Comme indiqué précédemment, plusieurs documents ont été achevés et sont désormais en vente numérique sur Amazon. Il s’agit de :
- Mon prénom africain est un registre de plus de 1 200 prénoms d’ethnies fon, goun, mina, yoruba, éwé, baoulé, lingala, haoussa, arabe… Il est actuellement disponible en français sous version numérique sur Amazon. La récente signature d’un contrat avec une maison d’édition devrait permettre bientôt au public de l’avoir aussi sous version papier dans les librairies ;
- Mes remèdes naturels est un recueil d’environ 60 astuces et remèdes de santé tirés de la culture africaine, et essentiellement basés sur des produits naturels. Il est aussi actuellement disponible sur Amazon en français et en anglais ;
- Contes et vécus est un recueil de contes traditionnels africains et de nouvelles édifiantes, complètement imprégnées de notre culture africaine. Il est disponible actuellement sur Amazon en français sous version numérique ;
- Dieu, les psaumes et l’efficience est un recueil de 13 psaumes incontournables pour les Chrétiens. Loin, cette fois de la culture africaine, il tire sa source de ma propre foi chrétienne, et de mon envie de partager avec les autres les psaumes qui sont les plus efficients. Ce document existe actuellement sur Amazon dans plusieurs langues : en français, en anglais, en espagnol et en portugais.
(Pour retrouver ce livre en version espagnole, anglaise ou
portugaise, merci de rechercher directement l'auteure sur laversion Amazon du pays correspondant : Amazon.com,
Amazon.es, Amazon.com.mx, Amazon.com.br…)
Pour finir, je peux dire que le livre numérique m’a permis de m’ouvrir à de nouveaux horizons et d’atteindre mes objectifs. Je le conseille à tous les jeunes auteurs.
Aussi, j’invite les lecteurs qui n’en ont pas encore fait l’expérience de ne pas s’en priver. Ils ne seront pas déçus : un livre numérique est accessible partout et même sur leur téléphone portable. Une aubaine !
Merci à « Auteurs indépendants » pour cette occasion donnée de vulgariser davantage le livre numérique, et les miens par la même occasion.
2 commentaires -
Par charliebregman le 3 Novembre 2015 à 10:11
S’autoéditer, ce n’est pas baisser la tête et foncer, tel un bison.
Que l’on soit un jeune auteur ou un auteur plus âgé, l’apparente facilité technique avec laquelle on peut aujourd’hui publier un livre, ne doit pas nous aveugler. L’expérience a une valeur et quand celle des autres peut nous éviter leurs écueils, on gagne un temps précieux. Savez-vous qu’il est facile de publier un ebook au fichier Word sur Amazon ? On obtient un bon rendu sous condition d’utiliser un format A5 plutôt qu’A4, ou bien en suivant des consignes précises comme cela est le cas dans Ebook facile, de Charlie Bregman. Renseignez-vous ou investissez dans un livre traitant du sujet. L’auteur Bruno Challard est également un expert dans ce domaine. Cette dépense vous évitera des commentaires négatifs de la part de lecteurs, comme ceux-ci :
« Déçue par la présentation de ce livre. La lecture ne peut être fluide, j'ai été gênée par trop de fautes de typographie (espaces entre les mots oubliés ou déformés, fautes de frappes...) »
Commencer la vie d’un livre avec des commentaires de une à 2 étoiles sur cinq diminueraient vos chances de succès. En effet, si votre format Word est paramétré en A4 par exemple, mais sans vous soucier des règles de mise en page destinées à l'affichage au format numérique, le système Amazon va le compresser et le rendu pour le lecteur sera perfectible.
La présentation du livre est donc aussi importante que le contenu lui-même !
Si le fichier que vous avez publié est mal formaté ou mal corrigé, le lecteur vous sanctionnera car il aura payé pour le lire et se sentira frustré. Rejoignez la communauté des auteurs indépendants qui propose des aides à la correction sous forme de troc-services. Soignez la couverture du bouquin en rapport avec son thème. Le lecteur doit associer le titre et l’image. Il y a autre une solution plus simple pour l’auteur indépendant : déléguer.
À la question « Quels sont vos canaux de distribution numérique » posée à 130 auteurs autoédités, 19% ont répondu ne pas encore publier au format numérique, 62% ont répondu Amazon KDP, 29% Kobo, 15% iBookStore, et 8% ont répondu utiliser Smashwords, qui permet d’apparaître sur les différentes plateformes principales de diffusion (toutefois en anglais également).
Parmi les 27% d’auteurs ayant répondu « Autre », on peut relever les réponses suivantes : Immateriel, Xinxii, le site de l’éditeur (pour ceux qui en ont un), le site de l’imprimeur, Lulu, la librairie du site Auto-édition, Google Play, TheBookEdition, Nook, YouScribe, Payhip, Youscribe, Feedbooks, Atramenta, Narcissus, Scribd…
13% ont recours à une diffusion gratuite ou payante à partir de leur blog ou site personnel.
5% utilisent des plateformes de diffusion de livres gratuits comme Wobook, monBestSeller, Atramenta…
4% (5 auteurs sur 130) ont recours à des pages de vente personnalisées qu’ils diffusent à leur propre base de clients.
Il existe diverses plateformes qui proposent aux apprentis écrivains, de publier leur livre dans les plus importantes librairies en ligne. Cela peut s’avérer utile pour un auteur qui connait mal les procédures, les formatages numériques inhérents à chaque librairie et qui nécessitent d’y consacrer du temps. Il faudrait que l’auteur créé des comptes chez Amazon, Kobo, dans l’Apple store, chez Google play… Plus simple parfois, lorsque c'est une structure adaptée qui s'en occupe !
Quelle que soit la solution choisie, et lorsque tout est finalisé et que le livre vit enfin sa vie, il reste à trouver des lecteurs ! Étant donné le nombre d’ouvrages publié simplement sur Amazon, comment exister dans cette jungle ? Je viens d’y recenser des milliers, rien que dans la catégorie des romans policiers ! Le fait d’être un auteur dans l’ombre nous oblige à faire le travail d’un éditeur à compte d’éditeur, mais sans ses moyens. En effet, nous sommes à la fois l’auteur et l’éditeur. Vous avez publié votre livre mais en gros, personne ne le sait, sauf si vous avez créé une page spéciale sur Facebook et invité vos amis à liker.
« Selon mon expérience, les internautes, sur les réseaux sociaux, ne s’intéresseront à vous que si vous vous intéressez à eux ».
J’insiste sur cette notion de réciprocité.
Il ne suffit pas de rejoindre un groupe et de publier des articles chaque jour avec des messages « achetez mon livre » ou pire, « bienvenue dans mon univers ». Si c’était aussi simple… Votre univers est noyé dans une galaxie qui comprend d’autres univers parfois plus connus ou aussi attractifs. Pourquoi choisirait-on le vôtre ?
Je ne parle pratiquement jamais de mes romans sur les réseaux sociaux, excepté sur l’illustration de la bannière de mon espace. Échangez avec les autres, donnez votre opinion sur leurs murs, et le temps fera son œuvre. Vous pouvez imprimer vos livres à la demande pour le proposer à votre entourage. Tout ceci peut sembler un peu décourageant, rageant, mais cela dépend du but que vous souhaitez atteindre.
Vous voulez être reconnu et aspirez à devenir un écrivain ? Mieux vaudrait renoncer à l’autoédition et frapper à la porte d’un éditeur, en attendant fébrilement sa réponse.
Si vous écrivez pour l’argent, il serait préférable que vous en dépensiez d’abord, pour offrir à votre livre une couverture professionnelle.
Personnellement, j’écris pour embarquer les lecteurs dans des histoires créées de toute pièce. J’écris pour que les personnages se réveillent et jouent leur rôle suivant le sillon des yeux du lecteur.
J’écris par plaisir, ce qui m’évite des désillusions et si un jour, par chance, on m’attrapait par le marque page comme un poisson au bout d’une ligne, j’en serais le plus heureux des amateurs.
Bonne chance.
Mickaël Paitel
Note : Cet article, initialement publié sur Narcissus, a été légèrement corrigé, à la demande de Mickaël Paitel, suite à la fermeture de cette plateforme, et notamment parce que les informations qu'il contenait concernant la publication d'un format A4 au format numérique sont désormais erronées : vous pouvez effectivement parfaitement publier un ebook en utilisant un format A4, depuis un simple document Word, comme je l'explique dans mon dernier guide, mais à la condition de respecter scrupuleusement un certain nombre de consignes.
Par ailleurs, je vous invite à découvrir les nombreux ouvrages de Mickaël, et notamment son titre "Séduction dangereuse", que j'ai eu le plaisir de découvrir il y a quelques mois.
Bien à vous.
Charlie Bregman.
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