Lettre ouverte à une Miss France déchue

 

Ah, chère Lyse … Cela m’enlève une belle épine du pied, de ne pas devoir te souhaiter un joyeux anniversaire de vive voix, car vois-tu, je n’ai pas la voix très vive, en ce moment, mon état de santé est quelque peu fébrile, et je crois que je suis allé un peu loin dans le surmenage !<o:p></o:p>

Certains riront bien évidemment à la lecture de cette nouvelle, se glorifiant d’avoir eu, eux, la sagesse de ne pouvoir travailler que 35 heures par semaine, alors qu’ils ont sans doute été largement soutenus, à leur insu, de la pousse d’un baobab au creux de la main, mais que cela leur rehausse leur capital rigolade journalier, de rire ainsi de la mouise dans laquelle je me suis embourbé, et je me verrai alors ravi d’apporter ma modeste pierre à l’édifice de leur santé inébranlable !<o:p></o:p>

 

 

Aujourd’hui, mercredi 7 mars 2007 ... voici donc venu le moment de te souhaiter un joyeux anniversaire !

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Vingt et un ans, et sans doute toutes tes dents (c’était le souhait explicitement formulé, en tout cas d’un visiteur soucieux de rester sur une bonne image de toi et de ton si beau sourire) ! Bravo !

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Le bossu qui t’écrit en ce moment même, lui, il n’a plus de cheveux depuis l’âge de ses sept ans (âge de raison selon les bien pensants, fin de saison selon le firmament), quatre ou cinq dents en moins, toutes arrachées à la force de la tenaille d’un bourreau bien infecté, trois ou quatre autres dents bien cariées (ou joliment agrémentées de restes de salades sur le chemin de la décomposition), les pieds en dedans et les odeurs qui vont avec, malgré le port obligatoire de sandales bien ouvertes pour laisser respirer à leur aise des ongles incarnés aux champignons déjà très bien nés …<o:p></o:p>

L’immonde créature que je suis possède également des habits plus que démodés, largement négligés, une mauvaise haleine, des yeux qui louchent, un triple menton ornementé d’un agréable furoncle indélébile, des sourcils longs comme des postiches, des mains pleines de kystes et des bras pleins de croûtes de psoriasis (ben oui, ça contrarie, d’être moche !), des genoux cagneux aussi démonstratifs qu’un squelette humain de cours de sciences naturelles, des fesses aussi plates qu’un plateau de chez McDo, une transpiration aussi aqueuse que la bave joyeuse d’un escargot nouveau de printemps, et … d’autres détails anatomiques dont il sera préférable de taire l’existence afin de ne pas s’octroyer le monopole du succès !<o:p></o:p>

 

 

 

Pour oser t’affirmer dans une autre cour que la mienne : bravo, donc !<o:p></o:p>

Bravo et bravo, bravo encore, et brava bravissima sei sublima perfetta magnifica, et c’est pas possible, d’être le Quasimodo des blogs de la sorte, et de bénéficier d’un contact aussi privilégié avec la reine de toutes les Miss de France, d’Europe, et de toutes les autres planètes de tout le système solaire (ah, oui, Miss Univers, on appelle ça !) alors voilà pourquoi, le jour de tes vingt et un ans (âge qui demeura, faut-il le rappeler ? la condition sine qua non de la majorité légale avant 1974), je préfère jouer cartes sur table, quitte à te décevoir, et quitte, aussi, à ce que tes nombreuses visites pleines de commentaires, cessent du jour au lendemain … Snif.<o:p></o:p>

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Car je te devais la VERITE !<o:p></o:p>

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Charlie Bregman n’est pas celui que tu crois.<o:p></o:p>

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Charlie Bregman n’est qu’un imposteur, qui fait écrire ses textes à une mission de dix petits nègres enfermés sur une île dont ils ne peuvent s’échapper (au final, il n’en restera qu’un !), de nuit parce qu’il n’est pas beau de jour, et à la machine à écrire retrouvée parmi les reliques d’Emmaüs (volée, pour être plus précis, la relique, car voler les pauvres, c’est encore plus divin, ou aux dieux, comme vous préférez) …<o:p></o:p>

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Mon vrai nom est … bip … bip … bip …<o:p></o:p>

(ça a coupé ?)<o:p></o:p>

 

 

Je travaille pour le comité Miss France, et c’est moi-même qui ai truqué les votes pour qu’une jolie fille comme toi ne gagne pas le titre.<o:p></o:p>

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Voilà.<o:p></o:p>

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Avec un révélation détestable comme celle-ci, Lyse va enfin pouvoir me détester comme il se doit, et son fan club désespéré cesser de me poser la question : « eh, Bregman, tu ne peux pas lui demander qu’elle nous fasse un petit coucou ?! »<o:p></o:p>

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Pour finir proprement, à la façon Denisot : « Désolé … »<o:p></o:p>

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J’ai le droit de péter les plombs, non ? Il me manque au moins une demi-vie de sommeil à récupérer pour redevenir un être vivant, alors, mince, vous n’allez pas me demander de la qualité, non ?!<o:p></o:p>

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Bon anniversaire.

 

 

 

 

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