En cours de maths, je me souviens que beaucoup d’exercices commençaient ainsi : mon père est deux fois plus âgé que mon grand-père quand il avait quarante-quatre ans de moins (puis, bla bla bla : enfin, je dis blablabla, mais la deuxième phrase était super importante car elle te donnait la deuxième hypothèse à transcrire, sans laquelle il était impossible de trouver x et y).<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

Et puis ça finissait ainsi, et vous aviez un temps très limité pour trouver la réponse : quel âge à mon père ? Quel âge à mon grand-père ?<o:p></o:p>

Personnellement, j’ai toujours aimé les maths. Le fait de pouvoir appliquer des formules toutes faites, des théorèmes et des formules magiques pour calculer l’âge de pères et de grands-pères qui n’existent pas, ça m’a toujours fasciné !<o:p></o:p>

Ça doit venir de mon côté mystique, cet amour des maths.<o:p></o:p>

Un jour, l’humanité sera peut-être capable de calculer l’âge du Créateur rien qu’en posant des x et y partout.<o:p></o:p>

Formidable !<o:p></o:p>

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Mais la vraie question des profs, c’est celle-ci : Dieu s’est-il caché dans les maths, ou bien dans les lettres ?<o:p></o:p>

Parce que, à les entendre, les maths et les lettres, ça fait deux. C’est complètement différent. Soit tu raisonnes avec ton cerveau droit, soit tu raisonnes avec ton cerveau gauche.<o:p></o:p>

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Es-tu scientifique, ou bien émotif ?<o:p></o:p>

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Es-tu un calculateur, ou bien un rêveur ?<o:p></o:p>

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A ces questions-là, je n’ai jamais su répondre.<o:p></o:p>

Jusqu’au jour où j’ai ouvert ce blog, il y a maintenant deux mois, jour pour jour (joyeux anniversaire, mon blog, encore quelques mois et tu apprendras à marcher tout seul !)<o:p></o:p>

Ce jour-là, j’ai décidé de franchir un pas décisif vis-à-vis de ce pour quoi j’existe au plus profond de moi-même. Au lieu de continuer à vivre pour les autres, à ramer dans leur sens, sans but précis ni mission véritable, je décidai enfin d’être. Le programme était coriace : être ou ne pas être, c’est terrible, comme dilemme ! D’autant plus terrible que le penchant naturel de l’homme va vers la facilité, et que la décision d’être, plutôt que de ne pas être, relève bien évidemment de cette simplicité existentielle !<o:p></o:p>

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Quand suis-je né ?<o:p></o:p>

Quand je regarde mes papiers, qui ont été visiblement remplis par des personnes qui ne me connaissaient pas, je vois : 17/07/1974. Oh ! la belle date ! Je la trouve magnifique, avec ces sept partout. Mais suis-je vraiment né un 17/07/1974 ?<o:p></o:p>

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Telle est la question !<o:p></o:p>

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D’un point de vue purement médical, la réponse semble être oui. Encore que. On n’est jamais à l’abri d’une machination diabolique, visant à interchanger le destin de deux petits êtres dès leur naissance, ou bien d’une conspiration visant à faire croire à un individu qu’il est plus vieux que l’âge qu’il se donne dans sa tête …<o:p></o:p>

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Mais d’un point de vue existentiel, la réponse est non.<o:p></o:p>

Non, je ne suis pas né un 17/07/1974 ! Non, non, non et non !<o:p></o:p>

J’ai été conçu un beau jour de mi-septembre 1992, date à laquelle j’ai enfin quitté le domicile familial pour entamer de longues et terribles études secondaires dans une école de Lyon. Là-bas, sans influence ni abrutissement télévisé, nourri de radio et de curiosité, de musiques et de lectures, ou bien encore de quêtes mystiques et d’études, j’apprenais à arpenter la vie autrement : avec mes propres bottes !<o:p></o:p>

Neuf moi plus tard … je n’étais toujours pas prêt ! Car ce n’est que le soir du 31 décembre 1995, que je me décidai enfin à naître pour la première fois : en décidant de tenir un journal existentiel quotidien (qui durera trois années complètes).<o:p></o:p>

Le 11 janvier 1998, je naissais une seconde fois, dans un monde noir et profond, dans lequel j’allais vite baissé les bras.<o:p></o:p>

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Et puis, un beau jour, vint Bichounette. Une grosse farce dans un monde qui ne me faisait vraiment pas rire. Un moment d’émotion inexprimable tellement que je l’avais attendue.<o:p></o:p>

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C’était il y a deux ans.<o:p></o:p>

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Deux ans pendant lesquels je me consacrai à elle aveuglément, oubliant l’âge de mon corps qui devrait se remettre au sport, et les mauvais chemins dans lesquels je m’étais souvent embourbé. Jusqu’à ce jour de février 2006, où est enfin né ce fameux Charlie Bregman. <o:p></o:p>

Deux mois.<o:p></o:p>

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J’ai bientôt trente-deux ans.<o:p></o:p>

J’ai bientôt quatorze ans.<o:p></o:p>

J’ai dix ans (tu vas voir ta gueule à la récré !), huit ans, deux ans ou deux mois.<o:p></o:p>

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En fait, vous savez quoi ? Je ne me suis jamais senti aussi jeune.<o:p></o:p>

J’entame tout juste mon sixième âge.<o:p></o:p>

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