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Mémé
Tu avais toujours le sourire, et puis des yeux bleus magnifiques. Tu avais les mains si douces, du haut de tes quatre-vingt six printemps.<o:p></o:p>
Tu faisais les meilleures omelettes de toute la famille. Les meilleurs brioches, aussi. Ton jardin était un vrai trésor dans lequel tu puisais les meilleurs repas improvisés.<o:p></o:p>
Tu étais généreuse. Belle et généreuse. Tu as connu la guerre et tu as sauvé ta famille. Tu as franchi les Alpes à pied et, sans toi, nous ne serions jamais nés.<o:p></o:p>
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La veille de ton départ, j’étais derrière la porte, Mémé.<o:p></o:p>
Ils n’ont pas voulu me laisser entrer dans la chambre. J’étais trop petit, qu’ils disaient, ça allait me choquer. J’ai beaucoup prié pour toi, tu sais. J’ai tellement souhaité que tu ne souffres pas, que tu partes dignement, la tête haute et facilement … Le ciel ne m’aura pas entendu, et mes larmes n’auront rien changé. Je t’aime encore, Mémé. Tu es toujours là, dans mon cœur, à une petite place bien au chaud, que je ne garde rien que pour toi.
Et pourtant, nous ne nous sommes pas beaucoup parlé, n’est-ce pas ? Toujours quelqu’un avec nous, toujours quelqu’un entre nous, de sorte que nous n’avons jamais vraiment eu le temps …<o:p></o:p>
Toi, tu as vu tout un siècle passer, et moi, je ne l’aurai que vu mourir.<o:p></o:p>
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Je t’amènerai des fleurs, cette année. Dix-sept ans, c’est un bel âge ! Tu es bientôt majeure, de l’autre côté ? Pour quel dieu vas-tu voter ?<o:p></o:p>
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Choisis-en un plus présent et plus ambitieux.<o:p></o:p>
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Ici, tu sais, en plus de ton absence, on se sent parfois un peu abandonné.<o:p></o:p>
LES IMPATIENCES AMOUREUSES - LE BLOG !
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Commentaires
2visiteur_ThézouDimanche 19 Mars 2006 à 16:04Je viens de lire attentivement ton texte sur la disparition de ta grand-m? et j'en ai les larmes aux yeux, c'est vrai que l'on ne dit jamais assez aux anciens qu'on les aimes, et c'est la seule chose dont ils ont besoin, eux qui ont tant donn?......
Mais quel ? avais - tu lorsqu'on t'a laiss?erri? la porte, sais-tu que m? pour un enfant tr?jeune, il est moins douloureux de lui montrer un mort afin qu'il fasse son travail de deuil , que de l'emp?er de dire au - revoir une derni? fois ?a personne qu'il aime, les enfants malgr?es id?des grands sont capables de comprendre beaucoup plus de choses qu'on ne le pense :-)
je t'envoie mes meilleurs sentiments !3visiteur_caroline13aMercredi 19 Juillet 2006 à 18:56c'est beau, si beau ce texte...4visiteur_liliputSamedi 5 Août 2006 à 00:46tu n'es pas seul, bregman. ni seul ni abandonn? aie confiance en ton ?ile. elle brille au dessus de toi comme un gros phare en pleine nuit.
il faut etre aveugle pour ne pas la voir, celle-l? (et je suis sympa : je ne signe pas du pseudo M? !)5charliebregmanSamedi 5 Août 2006 à 11:20D?l?our des r?nses un peu tardives pour certains commentaires, mais dans les premiers mois de mon blog, je n'avais pas pris cette bonne habtude de r?ndre ?os commentaires !
Wildkat -> Heureux que ce texte t'ait ? ?e point.
Thezou -> J'avais quinze ans. Je n'?is donc pas un enfant. Mais mes parents m'ont toujours consid? comme un enfant. M? encore aujourd'hui ;)
Caroline13a -> Bienvenue ?oi sur ce blog.
Liliput -> Quels encouragements !!
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Je d?uvre ce tr?beau texte qui m'a beacoup ?. J'ai perdu une de mes grands-m?s moi aussi...il a quelques ann?. Et comme toi, nous ne nous ?ons presque jamais parl?eules car immigr?italienne elle ne parlait quasiment pas le fran?s. C'est seulement sur son lit d'hopital,ses derniers jours, que nous nous sommes retrouv? seules, l'unique et derni? fois. Et pour la premi? fois, nous avons pu ?anger quelques mots car je commen?s ?pprendre l'italien... Regret de n'avoir pu le faire plus t?t de l'avoir enfin fait trop tard... merci pour ton texte qui met de mots sur ce que j'ai ressenti sans jamais l'avoir dit ?ersonne.