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Aurélie Valognes pousse Mémé dans les orties
Aurélie Valognes est l’auteure de Mémé dans les orties, un premier roman auto-édité sur Kindle Direct Publishing en Juillet 2014, et qui a littéralement cartonné au point que les éditions Michel Lafon l’intègrent à leur catalogue à partir du 15 mai prochain.
1) Bonjour Aurélie. Le succès que tu as eu est exceptionnel en France. Peux-tu nous raconter comment tu en es arrivée à publier ton premier roman sur Kindle Direct Publishing d’Amazon ? As-tu d’abord envoyé ton manuscrit à des éditeurs ? As-tu publié au format numérique ? Au format papier ?…
Bonjour Charlie. Je suis ravie de te rencontrer à nouveau et te remercie de me donner l’opportunité de partager mon expérience d’auteur indé. J’apprécie tes efforts pour aider notre communauté et faire avancer les choses.
Mon chemin a croisé celui de l’autoédition tout à fait par hasard, et cela est encore plus vrai quant au choix de KDP (Kindle Direct Publishing d’Amazon). Quand j’ai achevé mon premier roman (NDLR Mémé dans les orties), j’étais pleine de doutes et effrayée à l’idée de recevoir une réponse négative des maisons d’édition traditionnelles. Mes proches m’affirmaient que le roman leurs plaisait mais j’étais persuadée qu’ils me disaient cela uniquement pour me faire plaisir. Il me fallait donc un avis neutre, franc, sans filet. La seule idée qui m’est venue : le mettre en ligne pour le faire lire à des inconnus. J’avais vu sur Internet qu’il existait quelques grands noms comme Amazon et la Fnac, je me suis tournée vers KDP d’Amazon car ils proposaient à la fois le format ebook et aussi papier. Mon premier essai sur la plateforme KDP a été le bon et sans l’avoir prémédité Mémé dans les orties était publié le 15 Juillet dernier sur KDP, en ebook (et quelques jours plus tard en version broché via CreateSpace).
2) De quoi parle ton roman ?
Mémé dans les orties suit les aventures rocambolesques de Ferdinand, un vieux monsieur acariâtre (une espèce de Tatie Danielle, comme disent certains lecteurs) qui, pour tromper sa solitude, passe ses journées à préparer les pires crasses possibles contre ses voisines. Jusqu’au jour où il fait la rencontre d’une fillette précoce, Juliette, et d’une mamie geek, Béatrice, qui vont littéralement forcer sa porte et lui faire prendre goût à la vie. Plus qu’un livre humoristique, mon intention avec ce roman était de tirer une sonnette d’alarme chez chacun de nous afin de se poser une question simple : quel type de personne voulons-nous être demain ? Celui qui s’interdit de vivre dans le présent, ressasse les regrets du passé et dont l’aigreur fait fuir tout le monde ? Ou une personne qui, même âgée, reste curieuse et ouverte sur le monde qui change, pour qui chaque jour est une chance d’apprendre de nouvelles choses et de ressentir des émotions qui nous font dire que chaque jour vaut la peine d’être vécu ? Juliette, le personnage déclencheur du roman, ne s’invite pas aussi facilement dans « la vraie vie ». C’est notre responsabilité de travailler sur soi chaque jour pour faire pencher la balance du côté du bonheur.
3) Quand t’est venue l’idée de cet excellent titre Mémé dans les orties ? Est-ce qu’il s’est imposé comme une évidence au cours de ton travail d’écriture, l’avais-tu dès le départ, ou a-t-il été le fruit d’une longue réflexion une fois le manuscrit terminé ?
Le titre Mémé dans les orties est arrivé assez tard. Le roman était fini et j’en étais encore à penser l’envoyer à des maisons d’édition. Pour aider la lecture transversale du manuscrit, l’idée m’est venue d’utiliser une expression vieillotte pour chaque chapitre. Quand le fameux « Il ne faut pas pousser mémé dans les orties » cherchait son chapitre idéal, la meilleure place s’est imposée à moi : sur la couverture, en titre. On n’est pas passé loin d’avoir un titre beaucoup moins évocateur J. Aujourd’hui, je suis vraiment contente de ce titre car il donne aussi une profondeur au roman, une espèce de deuxième couche (comme diraient certains), qui défend l’idée que ce n’est pas parce que l’on est grands-parents que l’on doit se « mémériser ». À soixante ans, on a encore toute la vie devant soi pour être une super mamie connectée avec son époque (#mamieconnectee). Les Mémés d’avant sont vraiment tombées dans les orties !
4) L’auto-édition a été un véritable tremplin, pour toi. Très vite, j’imagine que ton livre a commencé à se propager en dehors de ton cercle de connaissances. Comment as-tu vécu cette période, et qu’as-tu fait de particulier, en dehors d’avoir écrit un bon livre (ce qui n’est évidemment pas négligeable !), pour faire connaître ton livre au tout début ?
C’est en allant au Salon du Livre que j’ai pris conscience du parcours extraordinaire de Mémé dans les orties. Il y a des milliers d’auteurs autoédités qui ont écrit des romans excellents et qui n’ont pas encore eu la même visibilité que moi. J’ai du mal à expliquer comment mon premier roman est passé d’un simple ebook parmi les millions proposés sur Amazon.fr à la première marche du top 100. J’ai fait les mêmes erreurs de débutant (càd les coquilles et autres fautes d’orthographe laissées malgré les multiples relectures) et j’ai été directement sanctionnée par des commentaires implacables et justifiés des lecteurs (j’en suis au moins à la version 16 de mon roman, et hier encore une lectrice me retrouvait des fautes de français. Ce qui ne devrait plus être le cas à partir de maintenant puisque la dernière version est celle retravaillée et corrigée avec les éditions Michel Lafon). Mon conseil est de continuer l’effort même après tout le soin que l’on a déjà apporté au texte. Il faut mettre une attention particulière à la qualité de la couverture, du titre et du résumé du roman : tout ce qui fait que l’on attire l’attention et donne envie de lire.
5) Que penses-tu de l’auto-édition ? Quels en sont les avantages et les inconvénients d’après toi ?
Je ne peux dire que du bien de mon expérience d’autoédition. Maintenant que mon livre a trouvé un éditeur traditionnel, dont je suis très satisfaite, je suis plus à même de pouvoir avoir le recul nécessaire et comparer les deux approches. Si l’autoédition apporte une complète liberté, une maitrise, une rapidité, le revers de la médaille est la grande solitude, l’inexpérience et la sensation de ne pas donner toutes les chances à son « bébé » si l’on n’atteint pas l’objectif ultime, le proposer en librairies.
6) D’après les résultats de mon enquête auprès des auto-édités, un quart d’entre eux auraient un éditeur en parallèle. En ce qui te concerne, est-ce que tu penses renouveler l’expérience de l’auto-édition pour d’autres projets, maintenant que tu as trouvé un éditeur ?
Aujourd’hui j’ai eu la chance de vivre le meilleur des deux mondes. Pour mon second roman, je me suis gardée la liberté de pouvoir choisir, en fonction de l’expérience que j’aurais eu sur mon premier roman. Et pour le moment, ce qui compte le plus pour moi, ce n’est pas tellement sous quelle forme va sortir ce nouveau projet, mais plus finir d’écrire un second roman de qualité pour confirmer que le succès de Mémé dans les orties n’était pas que de la chance. :-)
7) La question que tout le monde se pose, justement : où en es-tu dans cette écriture ?
LA question ! Je ne sais pas si tout le monde se la pose, mais en tout cas, c’est mon objectif du moment. Il reste beaucoup à faire pour continuer à soutenir Mémé dans son aventure française en librairie et ses conquêtes en terres anglophones pour Décembre, mais je garde mon attention et ma priorité sur ce deuxième roman. Ce serait mentir que de dire que je ne ressens pas une pression que je ne m’étais jamais mise pour le premier livre. Une peur de décevoir ou de ne pas être à la hauteur. Aujourd’hui, je me focalise sur ce que je maitrise : mon texte. Il s’agit d’une toute nouvelle histoire. Je suis satisfaite de l’intrigue, de mes personnages et des rebondissements. J’ai gardé l’humanité et l’humour de Mémé, maintenant, y’a plus qu’à le finir :-) Objectif : dans les mains des lecteurs pour la première moitié 2016.
8) Et enfin, si je te demande de nous écrire quelques lignes pour nous décrire tes pensées quand paraitra Mémé dans les orties dans toutes les librairies de France, ce vendredi 15 mai 2015, est-ce que tu acceptes, ou est-ce que tu en profites justement pour me faire comprendre qu’il ne faut pas « pousser mémé dans les orties » ?
Belle question ! On ne me l’a jamais posée. Je te répondrai ce que ma grand-mère me dit quand je stresse pour le lancement en librairie le 15 mai :
« Il ne faut pas te mettre la rate au court-bouillon, ma petite. Tu as peur ? C’est l’hôpital qui se moque de la charité ! Il n’y a pas de raison que cela tourne au vinaigre ! Il y a plus de 25,000 péquins qui ont lu ton premier roman, et tu as amélioré le texte grâce à leurs avis ! Bien sûr que ça va cartonner du tonnerre ! Les lecteurs, tu vas les faire tomber comme des mouches, et les libraires, ils vont mieux te recevoir que le Pape. Et puis maintenant, qu’est-ce que tu veux faire ? Alea jacta est !!! (NDLR Le sort en est jeté)». Moi, je croise les doigts quand même… Merci beaucoup Charlie et à bientôt !!!
Retrouvez toute l’actualité d’Aurélie Valognes sur son site personnel :
http://www.aurelie-valognes.comEn savoir plus :
Article de Rue89, « En passant par Amazon, votre premier roman a toutes les chances de cartonner. »Page Facebook Auteur :
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« Pourquoi les auteurs ont-ils soif d'écrire ? Interview de Frédéric ClémentzRencontre avec l'auteur Thibault Delavaud »
Tags : aurélie valognes, auteurs autoédités Michel Lafon, Mémé dans les orties, succès autoédition, succès Kindle
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