• Julia Guenier revient avec un coeur pour battre

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    Crédit photo : Marjorie Midoux

    Julia Guenier a 17 ans. Elle est une grande fille depuis 3 ans, en 2010, depuis que la réalisatrice Claire Allanic lui a fait dire "Ciao" à ses Barbies dans son court-métrage pour lequel j'avais déjà posté un petit article après avoir eu un coup de cœur.
    Petit memo sur la page suivante de ce blog : Julia Guenier dit ciao à ses barbies.

    La voilà qui revient crever l'écran dans un court-métrage du talentueux Arthur Valverde que j'ai eu la chance de pouvoir regarder en intégralité depuis le fin fond de ma province : 3 cœurs pour battre.
    Bande-annonce :

    Bande Annonce - TROIS COEURS POUR BATTRE from arthurvalverde.

    Et comme je ne suis qu'un passionné de cinéma qui ne reste néanmoins qu'un amateur, j'ai pensé que la meilleure façon de parler de Julia, c'était de laisser parler Julia elle-même.
    Donc... Interview ! (avec le tutoiement facile des internautes... mais qui n'enlève rien à tout le respect qu'elle mérite)

     

    CB : Bonjour Julia. Première question, pour celles ou ceux qui ne te connaissent pas encore : qui es-tu, que fais-tu, et où vas-tu ?

    JG -> Je m’appelle Julia Guenier, j’habite à Saint-Tropez et j’ai eu 17 ans le 26 janvier dernier. Je suis étudiante au Lycée du Golfe de Saint Tropez en 1ère ES . Tout d’abord, c’est une filière me correspond et qui, par-dessus tout, me plaît dans la mesure où elle regroupe quasiment toutes les matières de base. De plus, j’ai de bonnes affinités avec l’histoire et le français. À ce jour, je ne sais pas encore vers quelle profession m’orienter entre le métier d’actrice et journaliste, mais une fois que j'aurai passé le bac j’aimerais prendre des cours de théâtre en parallèle avec mes études.

     

     

    CB : Comment as-tu commencé à faire l'actrice ? Est-ce que le court métrage Ciao Barbies était ta première expérience en la matière ? Comment as-tu rencontré la réalisatrice Claire Allanic ?

    JG -> Mes premiers pas dans le cinéma commencent avec ma voisine Saskia, avec qui j’ai longtemps fait des vidéos que l’on postait sur notre chaîne Youtube. Sa mère, Lauren, a toujours apprécié nos sketchs, et y voyait même un certain potentiel. Elle a donc décidé de nous inscrire au casting du court métrage Ciao Barbies de Claire Allanic, dont elle avait vu l’annonce dans le journal régional. Nous avons passé un premier casting, et malheureusement Saskia n’a pas été retenue pour le second rôle car elle faisait déjà grande pour son âge, et cela n’aurait pu concorder avec le scénario. Avec grande surprise, j’ai été retenue pour le rôle principal de Julia, une jeune adolescente introvertie et curieuse.
    J’appréhendais beaucoup la rencontre avec la réalisatrice et le jugement qu’elle porterait sur mon jeu. Je n’étais pas très confiante car je n’avais encore aucune expérience dans le monde du cinéma. Et pourtant, j’ai été étonnée de rencontrer une jeune femme ouverte et d’une grande gentillesse, avec qui se sont créés des liens forts durant le tournage.

    Julia Guenier
    Photo de Julia Guenier dans Ciao Barbies

    CB : Pour ceux qui ne connaissent pas cet excellent court-métrage, peux-tu nous expliquer le rôle que tu avais, et nous faire part des principales difficultés que tu as rencontrées pendant le tournage ?

    JG -> Mes débuts dans le cinéma avec cette toute première expérience ont été majoritairement symbolisés par l’appréhension de tout ce que j’allais découvrir, aussi bien la rencontre avec l’équipe que l’approche du rôle que j’aurais à incarner. En effet, rentrer dans la peau d’un personnage peut être très éprouvant et impressionnant, mais là est le pilier fondamental du jeu d’acteur, ce pour quoi nous avons pris le temps de travailler le personnage en nous rencontrant plusieurs fois avec Claire jusqu’à ce que je puisse cerner la mentalité et la psychologie de Julia. Je retrouvais beaucoup de similitudes avec sa personnalité et la mienne. Elle est aussi curieuse que je l’étais à 13 ans, je rencontrais les mêmes difficultés qu’elle lors du passage de l’enfance à l’adolescence.
    À présent, ce tournage reste un de mes meilleurs souvenirs, bien qu’il nous soit arrivé quelques mésaventures… À commencer par la pluie, qui nous a contraints à tourner plusieurs scènes en intérieur au CCAS où nous logions et qui par conséquent, a totalement déréglé le planning. Se sont ajoutées au mauvais temps quelques légères tensions entre les membres de l’équipe, mais qui n’ont pas tant affecté l’ambiance au sein du tournage.

     

    CB : Comment as-tu vécu cette aventure ? Est-ce que la promotion t'a obligée à réaménager le cours de tes études, quelles ont été les réactions des copains copines et des profs vis-à-vis de ta performance ?

    JG -> Participer à un court métrage est un projet qui nécessite d’être très disponible, j’ai donc dû manquer quelques semaines de cours que j’ai réussi à rattraper sans trop de difficultés. Quant à la promotion du film, je n’ai pu me déplacer qu’une seule fois pour la toute première projection au Cinéma Olbia à Hyères. Les autres projections se sont déroulées à Paris, et je n’ai pas pu y assister. J’avais déjà beaucoup manqué les cours pour le tournage, et habitant dans le sud, il était difficile pour moi de me déplacer. J’étais fière de parler de mon film à mes professeurs mais ils n’y ont pas accordé un grand intérêt. Du côté de mes amis, je n’ai eu que de très bons retours et un très grand soutien de leur part. Bien sûr il m’est arrivé plusieurs fois d’entendre quelques critiques quant à mon implication dans Ciao Barbies . J’ai su les ignorer.

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    CB : Qu'est-ce que t'apporte le cinéma de manière générale ? Quels sont tes films préférés, as-tu un genre que tu affectionnes plus que d'autres, et avec quels réalisateurs et acteurs rêverais-tu de tourner ?

    JG -> À mon sens, le cinéma est un art qui sert à divertir, instruire, dénoncer et rêver. Je n’affectionne pas de genre particulier, bien que j’admire les réalisateurs qui ont leur propre univers. Tim Burton en est le parfait exemple ; maître du fantastique et de l’humour macabre, il reste un de mes réalisateurs préférés aux côtés de Tarantino qui a confirmé mon adoration pour son genre avec le dernier Django Unchained, et Darren Aronofsky qui m’a particulièrement touché avec Requiem for a dream et le merveilleux Black Swan. L’univers indépendant de Wes Anderson me plaît d’autant plus avec pour meilleur exemple Moonrise Kingdom que j’ai particulièrement adoré. Du côté de la réalisation française, Jacques Audiard et le dernier De Rouille et d’os, Cédric Klapisch avec L’Auberge espagnole, Luc Besson avec l’époustouflant Le Cinquième élément... et tant d’autres, qui m’ont instantanément séduite.
    Si j’ai la chance de tourner dans un long métrage, le plus grand honneur pour moi serait d’être aux côtés de Christopher Waltz (Colonel Landa dans Inglorious Basterds), Marion Cotillard (bien évidemment) ou Leonardo Di Caprio.

     

    CB : Quels rôles aurais-tu bien aimé jouer ? Quel type de rôles t'attirent particulièrement ?

    JG -> J’ai particulièrement adoré le rôle de Nina avec son univers mental insaisissable interprété par Nathalie Portman dans Black Swan de Darren Aronofksy, que j’ai tout de suite perçu comme un challenge, en plus de celui de la danse classique qui lui aura nécessité dix mois de travail.
    Les figures intrigantes et imperceptibles qui font appel à la réflexion du spectateur m’attirent particulièrement. J’ai envie que le spectateur s’interroge sur la mentalité du personnage que je joue.
    Pour le dernier court métrage dans lequel j’ai joué Trois cœurs pour battre d’Arthur Valverde, il nous a fallu, à Mehdi Meskar qui jouait à mes côtés et moi-même,  nous inspirer de personnages cinématographiques. Pour son rôle de jeune adolescent autiste, Mehdi a tiré ses idées de jeu d’Arnie Grape incarné par Léonardo Di Caprio dans Gilbert Grape de Lässe Hallström, et je me suis inspirée du côté schizophrénique de Nina interprétée par Natalie Portman dans Black Swan de Darren Aronofsky. Comme quoi le cinéma est également une source infinie d’inspiration !

     

    CB : Peux-tu nous parler de ce nouveau court-métrage Trois cœurs pour battre, réalisé par Arthur Valverde ? Quels sont les thèmes principaux abordés ? Quel y est ton rôle ? Comment s'est passé le tournage ?

    JG -> Trois cœurs pour battre d’Arthur Valverde est un drame social qui raconte la triste histoire de Sarah, une jeune fille dont le père a plongé dans l’alcoolisme et la violence depuis la disparition de sa femme, et dont le frère Maxime est autiste. Sa vie est rythmée par l’agressivité et la virulence de son père, et le lourd rôle de mère qu’elle se doit d’assumer pour s’occuper de Maxime. C’est après le geste de trop qu’elle décide de fuir, en emmenant son frère et son petit ami Nicolas vers une nouvelle liberté.
    J’y incarne le rôle de Sarah, une jeune fille protectrice à l’égard de son petit frère, et difficile à cerner dans sa psychologie.
    J’étais souvent amenée à tourner avec Mehdi qui incarne le rôle Maxime. Nous nous entendons très bien, il est très ambitieux et a plus d’expérience que moi. Nous avons beaucoup partagé durant le tournage. J’ai joué dans peu de scènes avec Jonas (Nicolas), mais nous avons d’autant plus échangé, car il est le plus expérimenté de nous trois.

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    Julia Guenier et Mehdi Meskar - 3 cœurs pour battre
     
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    Julia Guenier et Jonas Bloquet - 3 cœurs pour battre

    CB : Je t'ai trouvée très juste dans ton interprétation, dans les colères de ton personnage tout comme dans ses silences : Souhaites-tu faire de ce talent un métier ? De quoi rêve une jeune fille de 17 ans qui a déjà dit ciao à ses Barbies et qui a le cœur d'une battante ? Quels sont tes projets futurs ?

    JG -> J’ai souvent pensé à en faire mon métier, mais il faut aussi voir la réalité des choses : percer dans le cinéma nécessite beaucoup de travail et d’implication, et habitant dans le Sud là où les opportunités se font bien plus rares que dans les capitales, j’ai pour projet de m’investir d’autant plus dans le milieu en prenant des cours de théâtre et en m’inscrivant dans une agence dès que j’aurais terminé le lycée. Pour l’instant je reste dans l’objectif de réussir mon bac, car si ça ne fonctionne pas côté cinéma, j’aurai toujours ce fameux « passeport » qui m’aidera à, qui sait, percer dans un autre domaine ! Faire des études de journalisme reste un projet en parallèle avec le précédent, car le métier de journaliste me permettrait de rester devant la caméra, d’autant plus que ma sœur poursuit elle-même des études journalistiques, ce qui anime davantage mon envie de pratiquer le métier.

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    CB : Et enfin, petite minute promo : où et quand peut-on voir ces deux courts-métrages, où peut-on se les procurer ?

    JG -> Trois cœurs pour battre est actuellement dans le circuit des festivals, donc on ne peut pas encore se le procurer. En revanche il a été projeté plusieurs fois à Paris et a d’ailleurs remporté le Prix du public au festival Kinoma à New York où il a également été projeté.
    Ciao Barbies a quant à lui bien voyagé ! On peut lire sur le site officiel du film http://ciaobarbies.tk/ qu’il est en compétition au FICO Festival Internacional de Cortos de Olavarria en Argentine. Il a notamment remporté le Prix du jury au Festival de court-métrage de La Grange et a été sélectionné par l’Agence du Court Métrage dans les « Révélations Short Film Corner Cannes 2010 ».

     

    CB : Merci encore, Julia, pour ta disponibilité. On te souhaite beaucoup de succès et plein de bonnes rencontres en chemin ;-)

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    « Mon premier salon en tant qu'auteurLa bonne humeur des NB Studios »

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  • Commentaires

    1
    Lundi 27 Mai 2013 à 16:29
    Sympa l'interview, c'est super que vous ayez suivi le parcours de Julia depuis le temps de Ciao Barbies :)
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    2
    mehdimeskar
    Dimanche 9 Juin 2013 à 02:42
    Super l'interview! Franchement elle est super mais Je peux vraiment pas m'empecher de dire que Je m'appel Mehdi Meskar et pas Medhi Mescar! Hahha :P Sinon vraiment cool l'interview
      • charliebregman Profil de charliebregman
        Dimanche 9 Juin 2013 à 22:11
        Ah, franchement, ces journalistes !!! Je vais donc rendre à Medhi ce qui lui appartient : à commencer par l'orthographe de son nom ;-) Merci pour le commentaire !
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