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    Bregman était déjà coupable ici ! 

     

    — Je reformule ma question : qui t’a dit que j’étais Dieu ?

    — Vous n’êtes pas Dieu ?

    — Te crois-tu suffisamment évolué pour pouvoir Le rencontrer ?

    — Je n’ai jamais demandé à vous rencontrer, moi, c’est vous qui m’avez, euh … "convoqué" ?  C’est ça ? On peut dire ça comme ça ?

    — Je ne t’ai pas convoqué : nous avions rendez-vous ensemble. Un rendez-vous déjà prévu de longue date !

    — Excusez-moi du peu, mais il semblerait que je n’ai plus toute ma tête, depuis que vous m’avez laissé en bas dans le coma ! Vous dites "un rendez-vous"… Comment ça, un rendez-vous ? Une convocation, vous voulez dire, non ?

    — Non, pas une convocation : un rendez-vous. Quelque chose qui a su tomber d’un commun accord.

    — Et vous n’êtes pas Dieu ?

    — Non.

    — Alors… qui êtes-vous, bon sang ? Vous croyez que c’est drôle, de communiquer avec un personnage masqué qui ne dévoile jamais son identité ?

    — Le masque que tu perçois n’est que le fruit de tes élaborations mentales. Plus tu te voiles la face, plus ce masque te paraîtra obscur. Un peu comme en bas, finalement ! N’as-tu jamais remarqué que l’idée que tu te fais des choses et des êtres modifie l’image propre de ces choses et de ces êtres ?

    — Pour ma part, j’y vois clair, merci.

    — Pas assez pour me voir au-delà de ce masque, cependant…

    — Si je trouve qui vous êtes, vous me relâchez ?

    — Si tu trouves qui je suis, tu auras fait le premier pas pour pouvoir enfin modifier ta vie.

    — Chic ! Je vais pouvoir jouer à « qui est-ce », alors ? Je pose des questions, et vous répondez par oui ou par non, c’est ça ?

    — Ah ! Ah ! Ah ! "Qui est-ce ?" J’aurai bien tout entendu !

    — Au moins, nous pourrions avancer ! Première question : es-tu un homme ?

    — Laisse tomber ces questions que je laisserai sans réponse. Réponds plutôt aux miennes, et nous avancerons plus vite. Je vais prononcer un mot : tu vas m’en donner ta définition, puis évoquer ce que tu ressens vis-à-vis de ce mot. Es-tu prêt ?

    — Oui.

    — Colère.

    — Colère ?

    — Colère.

    — Ma définition de la colère, c’est… La colère est une explosion vive due au mélange inadapté de deux émotions qui ne savent pas s’exprimer en toute sérénité.

    — As-tu un exemple ?

    — L’amour et la peur de ne pas être aimé, par exemple. Cela peut donner de la colère. Les émotions sont des produits chimiques, dont les réactions ont parfois tendance à nous échapper.

    — Qu’est-ce que cela évoque, la colère, pour toi ?

     

     

    ........ 08/12/2006 : Cette histoire reprendra son cours dans quelques années…

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    Bregman était déjà coupable ici

     

         Alors pourquoi les mets-tu en parallèle ?

         Pour me mettre à la place de ceux qui l’ont fait.

         Tu veux être leur avocat ?

         Non. Pas spécialement. C’est loin, c’est derrière nous, je m’en fous, vous savez.

         Tu te fous de pas mal de choses, en effet.

         Mais que voulez-vous que je vous dise ? Les chevaliers, tout ça, c’est aux antipodes de ce pour quoi je suis là ! C’est loin ! Des siècles et des siècles en arrière !

         Peut-être y étais-tu, parmi ces chevaliers, à cette époque ?

         Comment pourrais-je le savoir ? Vous nous videz la mémoire à chaque fois que l’on repasse entre vos mains !

         Crois-tu qu’il serait préférable pour vous de bénéficier d’une mémoire parfaite de toutes vos vies antérieures ?

         Ça nous aiderait peut-être, à progresser !

      Peut-être que ça vous freinerait ? Peut-être que les remords et les regrets vous grignoteraient l’optimisme comme le ver grignote petit à petit la pomme ? Peut-être que le souvenir de vos hontes passées vous hanterait à ne plus pouvoir en dormir la nuit ? Tu sais, certaines choses sont faites pour être oubliées, pour passer, pour suivre leur chemin. Ce qui reste en vous, c’est la trace qu’elles auront su laisser.

         Il y a tout de même des fois où la trace ne semble pas très tenace, si vous voulez mon avis !

         Suffisamment tenace pour te mettre dans la bonne direction de ton destin.

       Le destin ? C’est quoi, exactement, le destin ? Parce que, moi, voyez-vous, je n’y ai jamais rien compris, au destin ! C’est quelque chose dans lequel nous restons libres, ou bien quelque chose de purement fatal, immuable et incontournable ?

         Tout cela à la fois.

         Ça ne veut rien dire, « tout cela à la fois » !

       Si. Cela veut dire que tu es libre d’évoluer comme bon te semble dans un parcours, disons … quelque peu téléguidé !

      Ah ! D’accord ! Vous jouez avec nous comme des enfants avec leurs petits jouets télécommandés, c’est ça ?

      Crois-moi que si j’avais la possibilité de jouer à un jeu plus plaisant, cela ferait longtemps que je ne serais plus de cette partie !

         Quel intérêt avez-vous à rester derrière nous, alors, puisque cela ne vous intéresse pas particulièrement ?

         Comme toi, certains de mes intérêts ne me sont pas forcément connus.

         Je croyais que Dieu était omniscient, qu’il savait tout, qu’il avait la connaissance innée, la science infuse et l’objectivité sans limite !

         Tu connais beaucoup de choses, pour quelqu’un qui vient de si bas !

         Ce sont les bruits qui y courent, là-bas en bas, comme vous dites ! Moi, vous savez, je n’invente rien, je ne suppose pas la moindre chose, et d’ailleurs, j’ai un peu de mal à imaginer un Dieu qui puisse tout voir en même temps, alors que tant de choses se déroulent au même moment à des endroits si différents … Cela voudrait dire, qu’au moment où je vous parle, vous avez le regard pointé sur des milliards d’autres personnes, avec des oreilles qui écoutent des millions de conversations … Comment serait-ce possible, franchement ? Vous êtes plusieurs ?

         Je souhaiterais te poser une question.

       Allez-y ! Ne vous dérangez pas pour moi ! Vous savez, j’ai l’habitude de poser des questions qui resteront toujours sans réponse…

         Qui t’a dit que j’étais ce Dieu que tu ne cesses de me décrire ?

         Je vous l’ai dit : ce sont les bruits qui courent, là-bas en bas !

         Je reformule ma question : qui t’a dit que j’étais Dieu ?

     

    [Bregman est-il encore coupable Acte II article 8 ?]

     

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    [article précédent ICI]

     

    — Que crois-tu que tu fais, toi, avec les poubelles des autres, quand ils dorment ? 

    — Je fouille les poubelles des autres, moi ? 

    — Bien sûr. Tout le monde fouille les poubelles de tout le monde. Comment croyez-vous que vous arriveriez à vous comprendre, les uns les autres, si vous ne le faisiez pas ? 

    — J’ai peur de ne pas avoir bien compris. 

    — Ou trop bien ! Tu as très bien compris, ce que j’essaie de te faire comprendre : ton inconscient, la partie obscure de toi, que tu crois posséder individuellement, n’est en réalité qu’un fond commun qui vous réuni tous. Vous êtes liés. Soudés. Tous mis dans un même sac. A respirer le même air, et à vous nourrir tous des mêmes idées. 

    — Et pourquoi plein de gens ont plein d’idées à propos de tout, par exemple, et d’autres, jamais rien ? C’est une question d’antennes ? 

    — C’est une question d’antennes, en effet. Certains sont très doués, pour capter les idées. D’autres, un peu moins. 

    — Ce sont des espions, en quelque sorte ! 

    — Tu te sens espion ? 

    — Vous me considérez comme étant doué pour capter les idées des autres, vous ? 

    — Pourquoi parles-tu des idées des autres ? Quelle est donc cette incohérence ? Les idées n’appartiennent à personne ! Elles sont communes ! Elles vous sont données, prêtées, accordées, exactement de la même manière que l’air que tu respires en bas est collectif et gracieusement offert par le propriétaire. 

    — Ces idées … Elles sont renouvelées, de temps en temps, ou bien ce sont toujours les mêmes qui tournent en boucle ? 

    — C’est une de vos missions, de les faire évoluer, de les métamorphoser, de les transcender. Mais chaque époque bénéficie de son petit festin supplémentaire. A cette période de l’Histoire que vous appelez Renaissance, il y a eu un petit, euh, comment appeler ça, un petit cafouillage, si l’on puit dire. Vous avez hérité de la ration de tout un millénaire d’un coup. 

    — C’est pour cela que l’on a pris autant d’avance, à cette époque ? 

    — Pris de l’avance, c’est bien votre façon de voir les choses, à vous, là-bas en bas ! La vérité, c’est que vous avez tout simplement rattrapé un bon retard ! On ne peut pas dire que vous avez été très productifs, au Moyen Age … 

    — Les croisades, les guerres de religion, ça occupe, vous savez ! 

    — C’est bien ce que l’on vous reproche. 

    — De faire la guerre pour la bonne cause ? 

    — Faire la guerre, ce n’est jamais pour la bonne cause. 

    — Mais si, voyons. Quand l’ennemi est une menace, il faut bien se défendre, attaquer avant qu’il ne le fasse, je ne sais pas moi … On reste les bras croisés à attendre, chez vous, quand il y a de la menace dans l’air ? Et puis, les croisades, tout ça, c’était pour la bonne cause, non ? Eduquer des peuples à la foi, au christianisme, c’était pas bien, ça ? 

    — La foi, pour toi, c’est le christianisme ? 

    — Non … 

    — Alors pourquoi les mets-tu en parallèle ? 

     

     

    [à suivre ICI pour Acte II article 7]

     

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