• ouverture d'esprit
     

    Hélène Caussignac est une auteure française du sud de la France.

    Très jeune, elle se découvre une passion pour l’écriture, et particulièrement pour celle d’histoires romantiques à suspens.

    Certains de ses romans sont aujourd’hui publiés aux Éditions Amorosa, Pocket 12/21, et aux Éditions Sokrys.

    À celles ou ceux qui voient donc Auteursindependants.com jeter aujourd’hui un pavé dans la mare en invitant une auteure « ÉDITÉE », nous préciserons qu'Hélène connaît personnellement le parcours de l'autoédition.

    Sa particularité est justement de pouvoir nous apporter un éclairage intéressant sur la comparaison entre les deux formules : avoir un éditeur… et ne pas en avoir !

     

    Suggestion 1 :

    Et si les autoédités cessaient de considérer les éditeurs comme des profiteurs de la littérature ?

    Suggestion 2 :

    Et si les éditeurs cessaient de croire que les auteurs indépendants sont forcément des auteurs qui ne méritent pas de l'être ?

    Suggestion 3 :

    Et si les journalistes et libraires cessaient de se comporter en moutons de Panurge ?

     

    Entre nous : est-ce que l'industrie du livre ne s'en porterait pas mieux ?!


    Sur notre espace Auteursindependants.com, nous cherchons à donner de l’inspiration, de l'énergie et de la visibilité, et nous voulons convaincre le lecteur que ce qui fait l’auteur, c’est avant tout la rencontre possible entre eux deux.

    Parfois, cette rencontre ne peut avoir lieu, pour des raisons de goûts personnels d'abord, mais aussi parfois de préoccupations différentes, de mauvais moment, de mauvais préjugés, etc.

     

    De nombreux auteurs considèrent par exemple que la littérature sentimentale est un sous-genre de la littérature.

    Ces idées fixes, nous voulons les bousculer et susciter un peu plus de curiosité au travail des uns ou des autres.

     

    La littérature représente nos âmes. Elle représente l'infinie richesse de nos différences.

    Devenez vous-même l’auteur de votre propre vie en acceptant de donner un grand coup de pied dans vos préjugés : découvrez des auteurs, découvrez leurs livres, et pour le reste, restez libres de faire le choix qui vous convient le mieux.

     

    Et si vous avez quelque chose à nous proposer… contactez-nous !

     

    Helene-Caussignac

     

    1 - Bon ! Hélène Caussignac, entrons dans le vif du sujet et crevons l'abcès une bonne fois pour toutes : es-tu une auteure éditée ou une auteure autoéditée ?

     

    Est-ce que je peux répondre les deux ? (rires)

    En fait, j’ai commencé par l’autoédition avec ma première saga La nuit étoilée, puis j’ai signé avec un petit éditeur et elle ressort donc aujourd’hui aux Éditions Sokrys.

    D’autre part, à l’inverse, j’ai pas mal écrit pour Amorosa (la filiale « littérature sentimentale » des Nouveaux auteurs), puis quand ils ont fermé cette branche et que mes livres sont ressortis en numérique uniquement chez Pocket 12/21, j’ai décidé de continuer à éditer moi-même les manuscrits « sentimentaux » que j’avais encore en cours.

     

     

    2 -  Pour avoir expérimenté l'édition traditionnelle et l'autoédition, avec laquelle de ces deux alternatives te sens-tu le plus épanouie ?

     

    L’édition, comme l’autoédition, ont été et sont toujours pour moi deux opportunités différentes et qui ont chacune leurs avantages.

    L’autoédition permet une gestion totale de son œuvre, ce qui est très enrichissant et permet d’apprendre plein de choses, de connaître toutes les phases du processus d’édition, ainsi que ses difficultés.

    L’édition a l’avantage d’être plus « reposante », puisqu’on est guidé par des pros.

    J’ai un peu de mal à décider dans quelle alternative je me sens plus épanouie, mais je dirais que si on trouve un bon éditeur (je veux dire par là quelqu’un qui ne fait pas de l’industriel, avec qui il est possible de discuter et qui travaille en collaboration avec l’auteur), c’est sympa de se sentir soutenu et l’aide, surtout au niveau de la diffusion, est tout de même non négligeable.

    pensée_positive

     

    3 – Tous tes livres sont des romans sentimentaux. L’amour est-il pour toi un thème universel et inépuisable de la littérature, ou simplement une raison suffisante de vivre ?

     

    Tout d’abord, je dirais que l’amour (entendu de façon universelle, bien plus large que l’amour sentimental) est non seulement une raison suffisante de vivre, mais même la seule !

    Sinon, oui, l’amour (même simplement sentimental), est un thème inépuisable, et le nombre de personnes qui lisent des romans sentimentaux est bien là pour le prouver. On pourrait croire que tout a été fait, mais non, et loin de là. D’ailleurs, moi, j’écris des « thrillers sentimentaux », un genre bizarre où l’histoire d’amour s’imbrique et s’entremêle dans une intrigue plus psychologique ou pseudo policière.

    En fait, je ne me considère pas vraiment comme un auteur de romans sentimentaux comme on a l’habitude de les imaginer, car même si le thème central de mes romans est toujours l’amour, je ne le traite pas à la façon d’un récit à l’eau de rose, mais bien plus comme une analyse psychologique des personnages. Ce que j’adore, en fait, c'est la psychologie !

     

    plume

     

    4 – Peux-tu nous parler de ton premier roman La nuit étoilée ? De quoi parle-t-il et où as-tu puisé ton inspiration ?

     

    La nuit étoilée est l’histoire d’une fille qui, à seize ans, tombe amoureuse d’un homme qui ne veut pas d’elle, et qui passe les années suivantes à tenter de le conquérir.

    Dit comme ça, ça paraît simple, et on peut se demander comment j’ai fait pour écrire 4 tomes là-dessus (rires). Eh bien, c’est parce que ce roman n’est pas qu’un roman d’amour justement. C’est l’histoire de l’évolution psychologique d’Orietta, mon héroïne, jusqu’à la chute de l’histoire qui a lieu 6 ans après la rencontre de celui qu’elle considère comme l’homme de sa vie. On se doute qu’il lui arrive pendant tout ce temps autre chose que des échanges de regards énamourés avec lui, comme le laisse entendre le cliché des romans « à l’eau de rose » ! Surtout que le personnage principal masculin n’apparaît presque pas dans les 2 tomes intermédiaires !

     

    Mon inspiration, pour ce premier roman, vient de ma propre adolescence. J’ai imaginé cette histoire au cours d’un été où je travaillais dans une boulangerie, c’est peut-être pour ça qu’un lecteur m’a dit un jour « c’est fou ce qu’ils mangent comme viennoiseries tes personnages ! » (rires). Bien sûr, le roman La nuit étoilée que j’ai finalement écrit en 2009 n'est pas exactement celui que j'avais inventé alors, mais certaines scènes du tome 1 Vertiges ont été presque entièrement écrites en 1984, alors que je jetais simplement des idées et des instants sur le papier.

    tome 3

    Éclipse

    (à paraitre)

    tome 4

    Aurore

    (à paraitre)

     

     

    5 – Quels sont tes auteurs de prédilection et as-tu déjà lu des livres d’auteurs autoédités ?

    Mes auteurs de prédilections sont tous des auteurs de thrillers : Stephen King, Dean Koontz, Jean-Christophe Grangé, Dan Brown, Maxime Chattam, Franck Thilliez, Carlene Thompson, Mo Hayder, Nicci French, Robin Cook, Jonathan Kellerman etc etc…

    Sinon, j’ai lu plein d’auteurs autoédités, tels que Armelle Carbonel, Edmonde Permingeat, Myriam Salomon, Christelle Morize etc etc encore, dont certains sont d’ailleurs aujourd’hui édités.

     

    6 – Comment t’organises-tu pour écrire ? Est-ce que tu t’imposes une discipline de vie très particulière ?

     

    Pas du tout, je ne suis pas du tout disciplinée (rires) ! J’écris simplement quand j’en ai envie et quand j’ai l’inspiration, c'est-à-dire la plupart du temps. En général, je n’ai même pas terminé une histoire que la seconde tourne déjà dans ma tête, quand je n’en écris pas plusieurs à la fois (comme en ce moment : 3).

    Contrairement à beaucoup d’auteurs, je n’écris pas la nuit, je dors ! Mais j’ai la chance d’avoir un travail peu contraignant et des horaires très cools, ce qui me laisse pas mal de temps pour écrire.

    hélène caussignac 2

     

    7 – Autant les romans sentimentaux possèdent un fidèle lectorat, autant ils semblent relégués au rang de « sous-genre » de la littérature par leurs détracteurs. Comment expliques-tu ce phénomène ?

     

    Oui, je sais, et c’est très frustrant parce que le roman sentimental est peut-être le genre le plus lu au monde (il n’y a qu’à voir le chiffre d’affaire d’Harlequin !), mais les critiques littéraires le traitent toujours de sous-genre. Pourquoi ? Je ne sais pas (je ne suis pas, et ne serai jamais critique littéraire !)

    Peut-être parce que, justement, ça gêne que les gens aiment lire des livres qui n’ont pas vocation à gagner le Goncourt ? Parce que l’amour est, selon les critiques, une préoccupation trop terre à terre, pas assez « intellectuelle » ? Parce que le lectorat est trop « populaire » ?

    Je ne sais pas, mais en tous cas, ces romans sont vendus, même très vendus. Ça veut dire qu’ils font rêver ceux qui en ont besoin, et moi, je me moque de ce que pensent les critiques, mon seul objectif est de donner de la joie à ceux qui me lisent. S’ils sont contents en fermant un de mes romans, si ce dernier leur a permis de s’évader un peu et qu’ils l’ont aimé, j’en suis heureuse.

    Je ne m’intéresse pas au Goncourt, mes lecteurs me suffisent (rires).

     

     

    8 -  Depuis quelques temps, personne ne peut échapper au phénomène Cinquante nuances de Grey. Comme j’ai lu un de tes articles évoquant le sujet, puis-je te demander ce que tu en as pensé ?

     

    Tout d’abord, contrairement à beaucoup d’auteurs de romans sentimentaux, je ne pense pas que le succès de Cinquante nuances soit une mauvaise chose, pour la simple raison que devant un tel raz de marée, même les pires critiques sont obligés de reconnaître que ce genre de littérature est aimé du grand public, ce qui est un grand pas pour les auteurs (très raillés) du genre sentimental ! :-)

     

    Bizarrement, je ne lis pas du tout de sentimental ni d’érotique en général (à part ceux de mes amies auteures), mais j’ai quand même lu Cinquante nuances parce qu’en tant qu’auteure de romans d’amour, c’était incontournable.

    Ce n’est pas ma littérature de prédilection, donc, je n’ai pas vraiment d’avis en tant que lectrice, mais en tant qu’auteure, je suis toujours atterrée par la manière dont les critiques jugent durement ce genre de livre, et je ne trouve pas ça justifié.

    Il paraît que dans la version anglaise, le style est vulgaire et très mauvais, je n’en sais rien, je ne l’ai lu qu’en français et ça ne m’a pas choquée, la traductrice doit avoir un bon style (rires).

    En tout cas, écrire des scènes de sexe n’est pas donné à tout le monde, et il y a des auteurs que cela effraye carrément, alors, je trouve qu’elle ne s’en sort pas si mal que ça et que pour avoir le droit de critiquer, il faudrait déjà avoir fait mieux ! (j’aime bien défendre ceux qu’on descend, ça se voit un peu, non ?)

     

     

     

    Quelque chose de spécial à préciser au niveau de l'actualité d'Hélène aujourd'hui :

    Ne manquez pas la sortie officielle du dernier thriller sentimental d'Hélène Caussignac :

     

    Format papier
    Format numérique

     

    Les 2 premiers tomes papier de « La nuit étoilée » sont édités aux éditions Sokrys, leur version numérique est actuellement autoéditée sur Amazon.
    Les deux tomes suivants restent à paraître.

     

    Un autre thriller sentimental :

    Hélène Caussignac travaille en ce moment sur une nouvelle saga dont le premier tome devrait sortir courant 2014.

     

    Pour plus d’informations au sujet des dernières publications d’Hélène Caussignac, bienvenu sur son site personnel : www.hcaussignac.onlc.fr


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  • À l'occasion de la sortie de son dernier livre INITIATION AU MENTALISME, mais aussi pour mettre en avant l'utilité de sa plateforme AUTO-ÉDITION pour tous les auteurs qui souhaitent s'auto-éditer ou partager autour de l'auto-édition, Bruno Challard a accepté d'accorder une interview à Auteursindependants.com.

    La première partie était publiée ici : Bruno Challard, une plateforme pour les auto-édités.

     

    Le mentalisme consiste à créer l'illusion de facultés extra-ordinaires, dans les domaines suivants :
    - Télépathie (transmission de la pensée à distance) ;
    - Télékinésie (action de l’esprit sur des objets – la matière pour en modifier la structure, la déplacer) ;
    - Mnémotechnie (mémoire exceptionnelle) ;
    - Clairvoyance (prémonition ou divination).
    … et tout ceci dans le but de divertir un public !

    5 - Bruno, pour donner toute sa légitimité à ce courant indépendant de la littérature, nous évoquions dans la première partie de l'interview la mise en place d'un Label Qualité Auto-Édition. Plusieurs auteurs l'ont déjà expérimenté. Qui sont-ils et comment est attribué ce label ?

    Les auteurs qui ont obtenu le "Label Qualité" sont pour la majorité des auteurs ayant déjà une certaine expérience de la publication et de l'auto-édition en particulier. À ce titre, cela montre qu'ils ont déduit de leur expérience respective qu'il était nécessaire de ne pas rester dans son coin pour avancer et de proposer aux lecteurs un minimum de qualité. Certains auteurs étaient déjà conscients de la nécessité de cette qualité, et leurs ouvrages n'ont donc pas exigé de nombreuses corrections. Pour d'autres auteurs qui viennent d'arriver sur le marché de l'auto-édition, la nécessité de faire corriger leur ouvrage s'est faite ressentir suite aux discussions qu'ils ont pu avoir avec moi ou d'autres auteurs, ce qui montre que le travail "d'éducation" peut porter ses fruits. Et pour d'autres auteurs, la prise de conscience a malheureusement eu lieu après des expériences malheureuses "post publication", au travers des commentaires acerbes qu'ils ont reçus de leurs lecteurs.

    label-qualité-autoédition

    Obtenir le Label Qualité nécessite de soumettre son ouvrage à différents contrôles qui doivent se révéler obligatoirement positifs pour certains (orthographe, syntaxe, présentation…) et facultatifs pour d'autres – car plus subjectifs (avis sur le fond, le style, le prix…)

    Tout ce travail de contrôle est réalisé bénévolement par d'autres auteurs, qui peuvent d'ailleurs parfois avoir des compétences professionnelles de correcteurs. Je dois reconnaître le grand professionnalisme apporté à ces contrôles, qui atteignent un degré assez élevé de précisions et de qualité.

    Certaines personnes (qui n'étaient pas d'accord avec ce système de Label Qualité qui a été longuement débattu) se méfiaient de l'objectivité des contrôles du fait que contrôleurs et contrôlés faisaient partie du même groupe. Cependant les contrôleurs/contrôlés ont naturellement compris que seul un travail de qualité à ce niveau porterait ses fruits, et la moindre erreur est traquée sans concession à tous les différents niveaux de contrôle.

    Au niveau chiffres, ce label, qui a été lancé au mois de mars 2013, compte actuellement 18 personnes inscrites. 6 ouvrages ont d'ores et déjà obtenu le "Label Qualité".

    Il faut savoir, que le temps de contrôle peut varier de 15 jours à 1 mois selon les corrections à apporter et la disponibilité des contrôleurs.

    6 - Que peuvent apporter de plus les auteurs auto-édités aux lecteurs ?

    À cette question je répondrai rapidement 4 choses :

    • la variété ;
    • le prix ;
    • le choix (par le nombre) ;
    • et, si on sait chercher, la qualité pour un rapport qualité/prix imbattable.

     

    7 - Y a-t-il, parmi la liste des auteurs auto-édités constituant la communauté de la plateforme Auto-édition, des auteurs qui ont déjà rencontré un certain succès ?

    La notion de succès dépend de chaque auteur et de l'objectif qu'il s'est fixé (s'il s'en est fixé un). Celui qui a publié un ouvrage histoire "de voir" (comme moi au début lorsque j'ai mis sur le KDP d'Amazon) est tout heureux et agréablement surpris de voir que des lecteurs ont trouvé et acheté son ouvrage et il l'est encore plus si un commentaire élogieux l'accompagne.

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    Après on y prend goût, et on se prend à surveiller ses courbes de ventes qui, même si on n'attend pas après ça pour vivre, nous donnent quand même de bonnes indications pour savoir si le livre plaît ou pas. On peut penser que cet auteur, si les ventes se maintiennent, sera content et pensera, à son niveau, avoir obtenu du succès.

    D'autres auteur, par contre, sont inquiets dès que les ventes ne décollent pas dès qu'ils ont cliqué sur le bouton "Publier". Pour ceux-là, c'est sûr, si les ventes n'arrivent pas rapidement et en nombre, le succès ne sera pas au rendez-vous.

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    Pour ma part, j'ai vendu en 2013 sans faire aucune promo (trop occupé à développer des projets pour les auteurs auto-édités et mes autres nombreux projets), environ 800 exemplaires. Pour moi je considère que c'est un succès, vu que c'est quelque chose sur lequel je ne comptais absolument pas et qui n'est pas un objectif prioritaire parmi l'ensemble de mes projets (nos réussites ne sont pas toujours là où on pense).

    Pour ce qui concerne les auteurs du site, je ne leur ai jamais demandé leurs nombres de ventes, mais parmi quelques auteurs que je suis depuis la première heure, j'en ai remarqué certains qui "font le métier", et vu la régularité et la qualité du travail qu'ils fournissent tant au niveau littéraire qu'en terme de marketing, on voit bien, au vu des classements de leurs ouvrages (qui reflètent le nombre de ventes), que ça marche pour eux.

     

    8 - Bruno, tu es auteur toi-même. Peux-tu nous parler de tes publications ?

    À la base, je suis formateur dans différents domaines (informatique, dans de salon, prestidigitation…) et cette variété de domaines d'intervention et de publics (cela va des enfants au personnes du 3ème âge) m'a poussé a rechercher et développer différentes méthodes pédagogiques pour améliorer l'apprentissage. En résumé, cela se résume à avoir la capacité à se mettre à la place de l'élève – à son niveau - pour savoir quelles sont les difficultés qu'il peut rencontrer dans un domaine et y apporter des réponses.

    foulards

    Aussi, comme j'en ai parlé un peu plus haut, je ne publie que des livres d'informations sur mes différentes activités, sous forme de cours guidés tous construits sur le même principe. Lire un de mes guides c'est en fait comme si j'étais à côté de vous et vous indiquais ce qu'il faut faire au fur et à mesure. Et je remets régulièrement mes livres à jour en ajoutant des exemples, en reformulant…

    Par exemple dans mon dernier ouvrage Initiation au Mentalisme, j'ai passé plus de temps à revoir et modifier les explications de tous les effets proposés (en ajoutant des descriptions, des schémas, des photos…) que j'en ai mis à faire mes choix d'effets, mettre en forme le texte, créer la couverture, les textes de promo, publier… Et comme le côté formateur n'est jamais loin, j'ai publié régulièrement sur mon blog d'auteur comment, au fur et à mesure, je créais ce livre de manière à ce que cela puisse aider d'autres personnes.

    Par contre j'ai beaucoup d'admiration pour certains auteurs que je connais et qui font preuve d'une imagination incroyable qu'ils savent nous faire découvrir au travers de leurs textes.

     

    9 - Est-ce que tu penses soumettre ta dernière publication Initiation au Mentalisme au Label Qualité ?

    Oui. C'est vrai que j'ai lancé l'idée et n'ai pas moi-même encore postulé (le cordonnier est le moins bien chaussé dit-on). Mais effectivement, plus il y aura de labellisés, mieux ce sera !

     

    10 - Enfin, un petit exercice de style pour les lecteurs. Je sais que tu es pilote d'avion. Peux-tu nous parler de ce que tu as ressenti lorsque les roues de ton avion ont quitté le sol la première fois ?

    En fait des sentiments contradictoires comme bien souvent en avion.

    Un grand soulagement car c'était l'aboutissement de plusieurs années de travail, d'essais, de mise au point, de modification, d'améliorations et d'attente (depuis 2006) et en même temps d'inquiétude pour plusieurs raisons :

    • j'ai réalisé ce premier vol dans des conditions limites de visibilité (j'attendais depuis le matin que la brume se lève) et le plafond était assez bas mais je "sentais" que c'était le bon moment ;
    • je n'avais pas volé depuis au moins 2 ans et encore plus (4 ans) sur le même modèle que mon avion ;
    • je n'avais alors en tout et pour tout qu'une vingtaine d'heures de vol (instruction comprise) ;
    • et surtout, une fois qu'on a décollé, il faut revenir sur terre… et l'atterrissage est toujours le point délicat d'un vol complet !
    avion-bruno-challard

    Certains pilotes affirment : « Un bon vol c'est quand le pilote revient vivant » (on ne parle pas de l'avion). Et j'avoue que lors de ce premier vol, j'ai fait je ne sais combien de prises de terrain, c’est-à-dire qu'on s'aligne correctement sur la piste (enfin on essaye – heureusement la piste est entourée de champs) comme si on allait se poser, on descend et on passe au ras de la piste pour la "sentir" et voir comment ça se passe : bon ciblage du point d'aboutissement (début de la piste), évaluation de la longueur de la piste (à plus de 100 km/h une piste de 400 m est vite avalée et te paraît très courte vue du ciel). On évalue aussi l'effet du vent traversier sur l'avion, de la hauteur au dessus du sol... Enfin des tas de paramètres qu'il va falloir intérioriser et prendre en compte très rapidement et tellement rapidement que souvent je ne peux dire exactement ce qui se passe ou ce que je fais pendant un atterrissage tellement tout va très vite dans les dernières secondes juste avant le le moment où les roues touchent le sol.

    En tout cas, ce jour là, je me suis posé sans problème (les automatismes pris pendant l'instruction avaient joué), et j'étais presque étonné de me retrouver sur le plancher des vaches.

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    Depuis, j'ai effectué de nombreux autres vols, mais il y a toujours ce mélange satisfaction/inquiétude qui est là et qui en fait ne doit pas quitter tout bon pilote. Mon instructeur me disait toujours (et me le répète parfois encore) : « Fais chaque vol comme si c'était le premier ! » et aussi « C'est l'habitude qui tue ! »

    Le ciel n'est pas un milieu naturel pour l'homme et c'est un grand privilège d'y être accepté ! Car une fois en vol, on change de monde. Un endroit que tu connais depuis ton enfance, vu du ciel tu ne le reconnais plus !

    Il suffit de monter de quelques dizaines de mètres pour élargir son horizon et découvrir de nouveaux paysages, une nouvelle façon de les voir, de voir les choses.

    Car là-haut, on est seulement admis pour quelques instants, juste autorisé à passer.

    De temps en temps je regarde les ailes qui me portent, et imagine tous les effets physiques qui entrent en jeu pour maintenir mon avion en vol. Je pense aux milliers de pièces du moteur et de la cellule, aux bielles, vis, rivets, contacts électriques et électroniques… qui constituent cet assemblage qui me porte. À la somme de connaissances qu'il a fallu aux ingénieurs qui ont imaginé et conçu toutes ces pièces, aux techniciens qui les ont assemblées. À toute cette intelligence et cette énergie qui ont permis d'aboutir à ce que je sois là à cet instant. Et à ce moment précis, je me dis que je vis un instant privilégié et que j'ai beaucoup de chance !

     

    Plus d'infos ?
    Rendez-vous sur le blog d'auteur de Bruno Challard.

     


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  • plateforme-autoédition

    1 - Bonjour Bruno. Tu es le fondateur et développeur du site « Auto-Édition », qui est une plateforme d'aide, de conseils et d'outils pour les auteurs qui voudraient s'auto-éditer. Peux-tu nous en dire plus et nous dire en quoi ton expérience d'auteur auto-édité t'a encouragé à réaliser ce projet ?

    Bonjour Charlie et merci de m'accueillir sur ton blog !

    À vrai dire j'ai créé le site "Auto-Edition" presque par accident. Je venais d'éditer mes premiers ouvrages sur le KDP Select d'Amazon et ai découvert le groupe facebook des auteurs francophones au format kindle tout à fait par (un heureux) hasard en faisant une simple recherche sur Google. J'ai commencé par amener quelques réponses techniques à certaines questions posées et de fil en aiguille certaines affinités se sont créées avec certains membres.

    Je me suis surtout aperçu que tous les auteurs à des degrés divers avaient les mêmes types de problèmes : problèmes purement techniques sur "comment faire une bonne mise en forme, faire une couverture, comment publier sur Amazon"… toutes ces questions qui se posent encore pour les débutants. Mais aussi des problèmes pour se faire connaître (enfin leurs livres) et obtenir des lecteurs. Ce qui est aussi encore d'actualité.

    J'ai vu qu'il y avait aussi de l'énergie et de la bonne volonté de bons nombres d'auteurs et j'ai donc eu l'idée de créer le site pour fédérer toutes ces énergies.

    C'est aussi mon expérience au niveau informatique (je suis formateur en informatique et créateur de nombreux sites pour moi ou des clients depuis 1988) qui m'a permis de mettre rapidement le site sur pied.

     

    2 -  Quel constat peux-tu faire concernant le choix de l'auto-édition ? L'indépendance des auteurs est-elle pour eux une volonté affirmée de se rebeller contre un système éditorial qui ne rémunère pas assez ses auteurs, ou tout simplement une solution de repli parce qu'ils n'ont pas trouvé d'éditeur ? Comment sont les rapports actuels entre les auteurs auto-édités et les maisons d'édition traditionnelles ?

    Pour ce qui concerne la première partie de ta question, je ne suis sans doute pas le mieux placé pour répondre. Et voici pourquoi :

    Quand j'ai commencé à donner des cours d'informatique, ne trouvant pas sur le marché (à l'époque c'était le début de la micro-informatique grand public) de supports de cours corrects, j'ai créé mes propres cours à destination de mes élèves. Mes cours étaient en fait la transcription de ce que je faisais lors d'un cours particulier. Ainsi je pouvais accueillir dans un même cours des personnes étudiant des logiciels différents, chaque élève étant complètement indépendant. Je n'intervenais en fait que pour amener des compléments d'informations ou des éclaircissements supplémentaires que j'intégrais aussitôt dans le support de cours.

    Au bout d'un certain temps, mes supports de cours étant de plus en plus aboutis, j'ai pu tester les formations à domicile en mettant à la disposition de mes élèves un ordinateur et les supports de cours. Le suivi étant fait par les tests réguliers que les élèves devaient me rendre.

    Petit à petit, le prix des ordinateurs baissant (quand je vois le prix que cela coûtait à l'époque), de plus en plus de personnes ont acquis leur propre ordinateur et j'ai donc vendu uniquement mes cours que je proposais directement à la vente depuis mon site.

    En fait je faisais déjà de l'auto-édition.

    Bruno carré03

    Quand Amazon a lancé son programme KDP Select, mes premiers livres publiés étaient directement issus de mes cours. Dans toutes mes autres activités : prestidigitation, danse ou autres formations, je disposais également de supports de cours (que je n'ai eu qu'a mettre en forme pour le format kindle), ce qui explique la variété de mes différentes publications.

    Tout ceci pour dire que je ne suis jamais passé par le chemin classique d'un éditeur qu'on emprunté les auteurs habituels. Je n'ai donc jamais connu les affres de l'attente d'une réponse qui n'arrive pas ou d'une réponse négative et n'ai donc aucun à priori à ce niveau là.

    Maintenant, avec l'expérience que j'ai acquise et tous les contacts que j'ai pu avoir avec de nombreux auteurs, la faible rémunération offerte n'est pas la principale raison pour laquelle les auteurs se tournent vers l'auto-édition (beaucoup sont contents que leur livre soit déjà accepté chez des (pseudos) éditeurs – certains auteurs paient même pour ça). En fait il y en a un certain nombre qui se sont essayés à passer par un éditeur classique et qui essuyant des refus se sont tournés vers l'auto-édition. D'autres auteurs (les derniers arrivants qui ont eu la chance d'obtenir de bonnes informations – sur nos groupes facebook par exemple) ont intégré directement l'auto-édition et n'ont pas même essayé de passer par un éditeur classique. Pour eux (comme pour moi), l'autoédition est un fait accompli.

    Delta
    Bruno en deltaplane

    Pour la dernière partie de ta question : "Comment sont les rapports actuels entre les auteurs auto-édités et les maisons d'édition traditionnelles?" Tout dépend des auteurs en fait il y a une multitude de cas possible. Au niveau des auteurs :

    Certains veulent vraiment être reconnu comme tel et, en même temps qu'ils s'auto-éditent, frappent à la porte des éditeurs classiques.

    D'autres (une part grandissante parmi les nouveaux auteurs) ne se préoccupent même pas des éditeurs. Pour eux l'auto-édition est une expérience et sont déjà satisfaits d'avoir des lecteurs par ce biais. Si ça marche tant mieux, si ça ne marche pas tant pis et si un éditeur les contacte ils continueront l'expérience avec eux mais ne s'en préoccupent pas plus que ça.

    Une troisième catégorie ne veux pas perdre de temps avec les éditeurs et jette toute son énergie dans l'auto-édition. Et il y a du travail car un auteur auto-édité doit avoir plusieurs casquettes: être auteur bien sûr mais aussi designer pour ses illustrations, couvertures, bande-annonces et ensuite commercial pour promouvoir et vendre ses ouvrages.

    Gros temps2
    Avec Bruno, partez bien équipés !

    Il y a aussi ceux qui rêvent, semblant convaincus qu'ils sont des génies (souvent incompris et méconnus) de la littérature et qu'un jour où l'autre ils perceront sans vraiment rien faire que quelques messages postés sur leur profil facebook et quelques groupes de réseaux sociaux.

    Et il y a la catégorie de ceux qui, pourtant présent sur des forums littéraires, donc sur internet, semblent ne jamais avoir entendu parler d'Amazon (ne riez pas j'en ai rencontré) ou qui ne s'abaisseraient pas à rejoindre le rang des auteurs auto-édités.

    Maintenant au niveau des éditeurs, même s'ils semblent regarder de loin l'auto-édition, ils n'en pensent pas moins. Pendant qu'on lit le livre d'un auteur auto-édité on ne lit pas un livre "classique" mais cela ne les empêche pas de lorgner sur les auto-édités qui marchent et qu'ils contactent une fois le succès acquis en tant qu'auto-édité. Ils ne perdent ainsi pas de temps à rechercher un hypothétique auteur à succès et ne prennent aucun risque financier. Mais qu'on ne leur jette pas la pierre, une maison d'édition est une entreprise qui se doit de gagner de l'argent et de dégager des bénéfices. C'est du business ! Mais c'est une notion qu'on a parfois du mal à intégrer en France et particulièrement parmi certains auteurs qui semblent parfois coincés entre différentes idéologies.

     

    3 - Les libraires ne sont généralement pas très enclins à ouvrir leurs portes aux auteurs auto-édités. Les auto-édités ont-ils encore recours au format papier ? Le terme "auto-édition" signifie-t-il édition numérique exclusivement ?

    En me baladant sur les groupes et forums, j'ai été effectivement surpris au début par la mauvaise réputation que traîne l'auto-édition. Ayant eu la chance dans mes premiers contacts avec des auteurs auto-édités de rencontrer des ouvrages de qualité, je n'avais pas d'à priori négatif sur l'auto-édition. Evidemment j'ai vite compris en lisant par la suite d'autres ouvrages entachés de fautes, mal présentés, à la syntaxe parfois douteuse (pas forcément tout ça en même temps), que les ouvrages de qualité n'étaient pas forcément une généralité… Et c'est encore cette image que certains libraires ont en tête.

    Les libraires font aussi partie d'un système installé dans l'édition classique et tout système installé présente un degré d'inertie tel que toute nouveauté – que l'on ne comprend pas et que l'on ne contrôle pas - est mal perçue d'office. Mais les librairies, comme les épiceries jadis devront s'adapter pour survivre un peu plus longtemps avant de disparaître. C'est inéluctable !

    libraire-en-colère

    Pour ce qui concerne les auteurs édités qui recourent au format papier c'est pour moi une forme de rétro-adaptation en ce sens qu'ils ont un pied dans l'avenir mais doivent aussi vivre avec le présent où le livre papier est encore bien implanté et encore prépondérant pour quelques temps.

    Et pour répondre à la dernière partie de ta question non seulement l'auto-édition, mais ce que nous appelons aujourd'hui l'édition classique deviendra à terme entièrement numérique. Ceux qui gèrent ces maisons sont des gestionnaires et ne s'embarrassent pas de principe concernant la préférence papier/numérique. Eux aussi devront se transformer en offrant de nouveaux services ou disparaître.

    Chaque grande révolution technologique a amené des disparitions de structures au profit d'autres entités plus souples. Comme pour les espèces, c'est la loi de l'évolution : seuls ceux qui s'adaptent survivent.

     

    4 - Comment changer les mentalités et donner toute sa légitimité à ce courant indépendant de la littérature ?

    À terme, ce nouveau courant indépendant deviendra légitime de lui-même. La seule chose à craindre c'est qu'il ne devienne trop encadré. Par les politiques d'abord qui viendraient réglementer cette activité trop libre actuellement (quand on voit le flou au niveau des organismes sociaux qui ne savent pas quoi répondre quant au statut d'un auteur auto-édité) et récupéré ensuite par les principaux acteurs actuels de l'édition qui déplaceraient ainsi leur quasi monopole actuel vers ce nouvel eldorado pour en prendre le contrôle.

    Pour éviter ça, c'est aux acteurs eux même de ce mouvement, les auteurs, de se mobiliser. De prendre conscience que nous avons la chance d'être à la naissance d'une véritable révolution dans ce domaine mais que seuls les meilleurs émergeront.

    label-qualité-autoédition

    Et pour ça il n'y a pas trente-six solutions, unir nos forces et nos énergies – on n'arrive à rien tout seul – pour proposer toujours plus de qualités afin que cette auto-régulation se passent rapidement et dans les meilleurs conditions. Seuls ceux qui comprendront ça et sont assez tenaces pour faire partager ces idées et les mettre en pratique s'en sortiront. À ce niveau, on n'arrive à rien tout seul. Des actions comme l'instauration d'un "Label qualité" qui a été mis en place sur le site "Auto-Edition" par ses membres auteurs, illustre bien ce qu'on peut faire en ce domaine.

     

    [suite de l'interview : Bruno Challard, le goût de la liberté]


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